Point d’impact météo pour APIVIA !

Mercredi 20 janvier 2021

Point d’impact météo pour APIVIA !

APIVIA reste leader de ce Vendée Globe et compte 119,03 milles (220,44 km) d’avance sur Louis Burton (Bureau Vallée 2). Journée sous haute surveillance aujourd’hui puisque Charlie va quitter les alizés de Nord-Est pour attaquer la zone de haute pression, placée à 200 milles (370 km) sous la latitude de l’archipel Canarien. Le but ? Traverser cette zone le plus vite possible pour attraper le grand bal des dépressions Atlantique qui le poussera jusqu’aux Sables d’Olonne.

APIVIA et Charlie ont doublé, hier, la latitude de l’archipel du Cap-Vert qu’ils ont laissé à 700 milles dans leur Est. Priorité cap/vitesse dans un vent de Nord-Est qui va tourner progressivement à l’Est au fur et à mesure des jours et de la progression de Charlie vers le Nord. Le vent reste calé pour le moment entre 15 et 20 nœuds (37 km/h) et quelques grains viennent perturbés ce régime alizéen, faisant grimper les rafales à 25 nœuds (46 km/h). Mains sur les écoutes pour régler constamment la vitesse du bateau en fonction des petites variations du vent, commande de pilote automatique autour du cou depuis 73 jours pour adapter le cap d’APIVIA de quelques degrés en fonction des rotations de l’alizé… Charlie continue de progresser à vitesse soutenue tout en affinant au fil des heures son point d’impact avec la bordure de cet anticyclone, placé ce matin à moins de 400 km sous l’archipel Canarien.

« La nuit est belle, ventée et pleine d’étoiles détaille Charlie ce matin. Il y a eu un peu plus d’alizés et j’en profite car dès cet après-midi, je vais rentrer sous l’influence de l’anticyclone et le vent va commencer à baisser. C’est ma dernière nuit dans les alizés. J’ai eu pas mal de vent, jusqu’à 25 nœuds ce qui m’a permis de bien avancer toute la nuit car l’état de la mer n’est pas trop mal : ça ne tape pas trop ». L’idée est donc de contourner le centre de ce dernier anticyclone par la bordure Ouest (ndlr, rappelons que les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre autour d’un centre de haute pression dans l’hémisphère Nord) et donc de profiter de vents portants de Sud-Est, puis de Sud et enfin de Sud-Ouest, au fur et à mesure de la progression d’APIVIA. « Le vent va commencer à sérieusement faiblir en fin de journée et la nuit prochaine sera bien différente de celle-ci. On va s’approcher de la transition vers le train des dépressions. Plus que deux jours avant qu’on se retrouve au Nord de la dorsale pour récupérer des vents portants ».

Maintenant, toutes les questions seront dans le timing et la trajectoire de ce contournement… Faut-il rester plus sur l’extérieur pour garder le plus de pression dans les voiles possible ? Faut-il se glisser vers son centre pour minimiser la distance finale à parcourir ? Faut-il sortir plus ou moins Ouest de cette zone de haute pression pour anticiper la suite des événements ? De sacrés questions d’autant que l’on voit clairement deux options se dessiner sur l’eau depuis la sortie du Pot au Noir : APIVIA et Charlie dans l’Est, Louis Burton (Bureau Vallée 2) dans l’Ouest, qui a privilégié l’après. Si APIVIA opte pour une route plus courte au détriment de la vitesse, Louis suivi de quelques autres préfèrent avaler les milles à haute vitesse, en se décalant toujours plus dans l’Ouest. Deux options, deux approches dont les résultats seront à constater au niveau de l’archipel des Açores. « Après le contournement de l’anticyclone, les concurrents devraient dans un premier temps naviguer dans un couloir de vent modéré de Sud-Ouest assez étroit en avant d’un premier front avant d’aller chercher un deuxième front dans le Nord le 22 ou le 23 janvier » explique Christian Dumard (Great Circle – Squid et prestataire météo pour la Direction de Course du Vendée Globe). Car oui, l’histoire ne s’arrête pas là… Celui qui sortira en premier de ce dernier obstacle anticyclonique aura l’avantage de pouvoir espérer entrer en premier dans le grand bal des dépressions de l’Atlantique Nord… Un avantage certain que Charlie a bien évidemment en tête !

Le mot à retenir

Charlie Dalin (skipper d’APIVIA) : « J’ai choisi l’intérieur du virage et on verra ce que ça donne par rapport à Louis (Burton) qui a opté pour l’extérieur. Mais je pense qu’on va se retrouver sous les Açores : les routages deviennent de plus en plus précis et théoriquement, j’arriverai aux Sables d’Olonne entre le 27 et le 28 janvier. »

« Plutôt très satisfaits du positionnement d’APIVIA »

Questionné sur le positionnement d’APIVIA très Est, dans cet alizé de Nord-Est, Antoine Carraz (Directeur technique d’APIVIA) explique : « Oui, c’est vrai que nous sommes plutôt très satisfaits de ce positionnement Est de Charlie dans l’alizé et au sortir du Pot au Noir. En effet, nous y voyons certains avantages et moins d’intérêt à aller dans l’Ouest. Déjà, c’est la route la plus approchante. Et APIVIA, compte-tenu de son handicap sur le foil bâbord (gauche), n’a aucun intérêt à privilégier la vitesse pure. Donc, il est préférable de faire du cap dans l’état actuel des choses. De plus, cette position va permettre à Charlie de mieux ajuster son point de passage dans l’approche de l’anticyclone. Donc, nous trouvons que ce positionnement est satisfaisant et Charlie nous prouve qu’il arrive à naviguer très correctement avec APIVIA sur ce bord-là. N’oublions pas que la course aurait pu s’arrêter pour APIVIA en Australie à cause de ce problème de cale basse. Aussi, c’est déjà une grande victoire que d’être là où est APIVIA aujourd’hui… ».