2022 : Cap sur la Route du Rhum, place au solitaire
« Qui dit année paire, dit solitaire » lance Charlie Dalin alors que les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas. Après une année en double riche de succès aux côtés de Paul Meilhat, le skipper d’APIVIA remet le cap sur des navigations seul à bord de son fidèle compagnon de route au potentiel de performance prouvé et approuvé. Et si l’exercice n’a rien d’une nouveauté pour cet expert du solo, ce cru 2022 n’en promet pas moins son lot de surprises et de découvertes avec une toute première participation, en novembre prochain, à la célèbre Route du Rhum. Un challenge de taille pour le champion de l’IMOCA Globe series, l’esprit déjà tourné vers cet objectif majeur.
Depuis l’arrivée de la Transat Jacques Vabre, une belle deuxième place à la clé en Martinique, beaucoup d’eau a coulé sous la carène d’APIVIA, qui a rejoint Concarneau par la mer en décembre dernier. Depuis, un chantier de révision de trois mois et demi suit son cours à l’abri des locaux de MerConcept. « C’est un chantier d’envergure, mais de routine, ou presque. On a procédé à un démontage complet du bateau. Le mât, la quille, les safrans, les foils, le moteur, l’hydraulique… Tout est inspecté minutieusement. Une révision complète, avec un contrôle aux ultra-sons de la structure, plus quelques retouches de peinture à droite à gauche, » détaille Charlie. Au-delà, le skipper d’APIVIA ne minimise pas l’indispensable volet optimisation « au regard des gros objectifs de cette année Rhum », avec des modifications et des évolutions, notamment sur le plan ergonomique à bord d’un monocoque affichant près de deux tours du monde et demi dans son sillage depuis sa mise à l’eau.
Six stages, trois courses et une transat
« On se prépare activement à ce nouveau programme sous le signe du solitaire, » ajoute-t-il alors que ce chantier de pré-saison bat son plein. Dans un gros mois, d’ici la fin mars, APIVIA retrouvera son élément pour rejoindre les plans d’eau d’une saison chargée. « La première course, la Bermudes 1000 Race va arriver vite, trois mois plus tôt que le premier rendez-vous de l’année dernière qui suivait le Vendée Globe », convient Charlie. De ce premier tour de chauffe au mois de mai, jusqu’à l’incontournable Défi Azimut, dernier « warm up » en septembre, en passant par le gros morceau de la Vendée-Arctique – Les Sables d’Olonne et son détour par l’Islande cet été, le calendrier de cette saison 2022, ponctué également par de nombreux stages d’entraînement, laissera peu de temps morts et s’annonce particulièrement relevé dans le camp des IMOCA.
« Autant après le Vendée Globe, j’étais content de faire un break vis-à-vis du solitaire l’année dernière, autant je me réjouis de bientôt renouer avec la compétition en solo avec la Route du Rhum comme objectif phare, » confie le skipper de 37 ans. Dans cette perspective, il ne cache pas passer pour l’heure le clair de son temps au bureau d’études, tant pour réfléchir aux formes et aux lignes du futur APIVIA 2, que pour anticiper les évolutions à apporter à son actuel bateau qu’il entend pousser encore et toujours plus dans ses retranchements en termes de performance pure. « Cette année, on attend entre cinq et sept nouveaux bateaux et chaque rendez-vous sera une occasion de se mesurer face à de nouveaux concurrents qui composeront un plateau de premier choix. La compétition qui se corsera au fil de la saison s’annonce d’autant plus intéressante », souligne le skipper de 37 ans engagé dans une préparation réunissant tous les ingrédients du succès.
Les secrets du solitaire, les ingrédients du succès
« En solitaire, ce qui est important, c’est de faire les bons choix stratégiques au bon moment, notamment au niveau des changements de voiles. Les manœuvres sont plus longues, plus coûteuses en termes de distance perdue. Tout l’enjeu consiste à naviguer en bonne intelligence, en utilisant les bonnes combinaisons dans le bon timing, » indique Charlie, connu pour apprécier ce format de course d’une exigence de tous les instants. « APIVIA a prouvé sa fiabilité dès ses premiers bords. J’ai toujours eu une vraie confiance en lui. Aujourd’hui, je le connais par cœur et je sais comment le régler dans toutes les conditions que je rencontre. Je vais donc pouvoir me concentrer à 100% sur les courses et les régates, en me décentrant du bateau, » complète-t-il.
« Les deux premières épreuves de la saison, qui réclameront sûrement beaucoup de manœuvres, constitueront des bons galops d’essai avant la Route du Rhum. Point d’orgue de cette saison, il s’agira pour moi d’une grande première, même si j’y ai déjà un peu pris part, côté coulisses au départ en tant que préparateur ou dans le cadre d’une cellule de routage d’un multicoque. J’ai hâte de passer de l’autre côté de la barrière à bord d’APIVIA, sur ce sprint transatlantique que j’aborderai comme un semi-fond se terminant par une ultime course côtière dans les dévents de la Guadeloupe. » Un sacré cocktail en somme pour conclure cette année Rhum !