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APIVIA au front…

APIVIA au front...
MERCREDI 11 NOVEMBRE 2020

APIVIA au front…

Charlie le savait, le voyait, le sentait qu’elle allait être musclée cette journée et cette nuit de mardi à mercredi. Et elle l’a été… Mais, il a maîtrisé la situation de main de maître, mariant subtilement sécurité et performances à bord d’APIVIA, confronté à des conditions violentes et exigeantes. Retour sur ces dernières 24 heures sous haute tension…

Nul ne pourra le nier : corsée est l’entrée en matière de cette cuvée 2020 vendéenne ! Après un premier passage de front 20 heures après le départ, une gestion du passage du Cap Finisterre avec son trafic maritime tant redouté lundi dans la nuit, voilà que s’est présenté depuis hier midi un deuxième front à traverser, toujours plus musclé. Les fichiers météo étaient clairs et les premières déclarations lundi soir de Charlie réalistes : c’est bien « ungros, gros, gros méchant front qu’il va falloir négocier ». Et les chiffres sont là : 30 à 35 nœuds (65 km/h) de vent constant avec des rafales à 40/45 nœuds (83 km/h), le tout accompagné d’une mer croisée de 5 mètres. Ambiance, mauvaise ambiance… Car si ce menu était « traditionnellement » réservé, dans l’histoire de cette circumnavigation, à l’hémisphère Sud et aux allures portantes, là il se jouait sur notre terrain de l’hémisphère Nord et surtout… au près !

Inutile de dire que Charlie a donc bataillé toute la nuit, jusqu’au petit matin, face aux éléments, aux rafales de vent sur-vitaminées, aux vagues cassantes, aux bruits incessants des chocs de la coque contre la mer, aux mouvements désordonnés du bateau, aux changements de voile imposés, avec pour seul objectif : progresser vers l’Ouest et gérer la sécurité de son APIVIA.

« Il faut savoir que Charlie s’était préparé, aussi bien techniquement que psychologiquement, avant d’entrer dans le dur du front explique Antoine Carraz, directeur technique d’APIVIA. Ce premier gros coup de vent n’est pas une surprise. Il a veillé, juste avant, à que tout soit bien rangé et arrimé dans le bateau, pour éviter que des objets volent dans tous les sens et ne le blessent. Il s’était certainement préparé des trucs à grignoter, car tu ne peux pas manger chaud et donc, te nourrir facilement. Là, également, il n’est plus question de passer du temps devant l’ordinateur pour travailler ta météo ou la trajectoire d’APIVIA. Tout devient plus difficile, si tu n’as pas anticipé la moindre situation ». Le but : avancer sur la route, sauvegarder le bateau et sortir le plus vite possible de cette route mal pavée.

Le mot à retenir 

Antoine Carraz (directeur technique du monocoque APIVIA) : « Il a anticipé les réductions de voilure pour ne pas se faire surprendre et certainement emmagasiné quelques temps de sommeil avant, parce qu’il savait qu’il n’allait pas dormir pendant 12 heures. Il faut savoir que c’est clairement impossible de fermer l’œil dans de telles conditions ! ».

À la rencontre de Theta…

Et maintenant alors ? Rappelons que l’objectif d’APIVIA, comme de la grande majorité des « foilers », était de traverser, de part en part, cette zone de vents puissants de Sud-Ouest, pour toucher une bascule de vent (changement de direction du vent entre deux systèmes météo) au Nord-Ouest et donc, progresser, enfin, dans des allures portantes. Si ce matin 9h00, c’est maintenant donc chose faîte, qu’on se le dise : Charlie et APIVIA ont, une fois de plus, clairement et volontairement tourné le dos au classement pour jouer une stratégie à plus long terme. Plus de distance à parcourir certes, mais pour profiter dans un second temps de conditions plus propices aux hautes vitesses. L’idée, qui est loin d’être un secret de polichinelle, est dorénavant de glisser vers le Sud et l’Archipel des Açores, afin de contourner par l’Ouest une nouvelle dépression apparue, qui se renforce, du nom de Theta.

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21

  • Date et heure de la news : Mercredi 11 novembre – 9h00
  • Classement : 12e 
  • Distance au premier : 68,08 milles (128 km)
  • Vitesse : 10,71 nœuds (19,33 km/h)
  • Cap : 199°
  • Milles à parcourir : 23 778.1 milles (44 037 km)