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APIVIA en direction du Cap Leeuwin après 24 heures de tempête

APIVIA en direction du Cap Leeuwin après 24 heures de tempête
jeudi 10 décembre 2020

APIVIA en direction du Cap Leeuwin après 24 heures de tempête

En tête de la flotte du Vendée Globe, Charlie Dalin et son monocoque de 60 pieds, APIVIA, traversent une zone de vent moins forte, relativement rare dans l’Océan Indien comme en témoigne ces dernières 24 heures de tempête où le skipper normand a tout fait pour ralentir les embardées de son IMOCA, déchainé par des vents de plus de 50 nœuds. Au pointage de ce jeudi après-midi, l’avance de Charlie se chiffre à 214 milles marins sur son dauphin, Thomas Ruyant et son LinkedOut, alors que se profile devant eux le Cap Leeuwin en Australie qu’ils devraient dépasser entre dimanche et lundi.

La phrase du jour : « J’ai gagné mes galons de navigateur des mers du Sud »

« A la limite ! », conçoit Charlie Dalin, joint ce matin, à l’heure de qualifier l’état dans lequel son APIVIA et lui se trouvaient pendant ces 24 dernières heures passées sous les coups de vent de la plus grosse tempête du Vendée Globe. « J’ai vécu les 24 heures les plus éprouvantes notamment à devoir gérer le passage de cette tempête. J’ai dû ajuster mes trajectoires sans arrêt pour placer le bateau dans le bon sens, celui avec les vagues, afin qu’il tape le moins possible. J’ai perdu mes infos de vent – que j’ai retrouvé depuis – deux heures avant le début de la tempête donc je n’ai pas de chiffre à donner mais rien qu’au son que faisaient les rafales sur le mât, je pense qu’on a facilement dépassé les 50 nœuds », assure le marin ce matin, fatigué mais satisfait d’avoir passé cette difficile étape. « J’étais sous grand-voile seule avec trois ris et le tourmentin (petit foc de tempête) mais le bateau accélérait toujours, j’ai tout fait pour le ralentir, c’était très tendu », raconte le Havrais. « Quand le vent a pris un peu de gauche, je savais que c’était le début de l’affaiblissement du vent et j’ai pu contacter Antoine Carraz, mon direction technique et ma femme pour leur confirmer que tout allait bien », confie-t-il, précisant avoir dû « enlever les données de vent » de son logiciel de navigation, Adrena, à cause des « couleurs vives rouges-écarlates trop anxiogènes » dans ces moments de fortes tensions à bord. « J’avoue être très content d’avoir passé cette étape et j’espère avoir gagné mes galons de navigateur des mers du Sud », sourit-il, ajoutant, non sans hâte, vouloir « passer à l’Océan suivant, le Pacifique ».

Le constat du jour : le repos du guerrier

Une fois le calme revenu, le marin de 36 ans a pu s’atteler à contrôler l’état de santé de son IMOCA et s’accorder un repos bien mérité. « J’ai fait un « check » de la structure et tout semble bon, seule une avarie d’amure de J3 est à déplorer » (voir photos ci-dessous), liste-t-il ce matin. « J’ai eu beaucoup moins de vent que prévu cette nuit donc, certes, je n’étais pas rapide mais ça m’a permis de me reposer et j’en ai bien besoin car j’avoue que cette tempête m’a vidé physiquement et mentalement », confesse Charlie. « Par rapport à une course en Figaro, je dois beaucoup plus penser à me reposer et ne pas négliger cet aspect car la route est longue. Pour la stratégie de course de mes adversaires, c’est aussi très différent car les distances sont telles qu’il est impossible de les marquer, on navigue dans des systèmes météos différents », souligne-t-il. « Pendant la tempête, j’ai arrêté de regarder la cartographie ».

La météo du jour : 24 heures bien plus paisibles

Alors qu’il mène toujours la course, le skipper d’APIVIA se concentre constamment vers ses prochains passages clés sans regarder derrière. « Je suis encore à l’avant d’un front pas très costaud mais qui m’envoie quand même des rafales à 30 nœuds, celui-ci va me dépasser ce qui me permettra d’empanner pour aller vers le Sud. Je vais donc être proche de la zone des glaces, j’attends un affaiblissement de la force du vent ces prochaines 24 heures », décrypte Charlie qui prévoit de dépasser le Cap Leeuwin dans la nuit de dimanche à lundi. « Ça symbolisera le début d’une nouvelle étape de ce Vendée Globe et ce n’est pas que je n’aime pas l’Océan Indien mais bon, ça y est, j’ai vu ! J’avoue avoir hâte de passer la Nouvelle-Zélande, observer l’immensité du Pacifique devant mon étrave, et découvrir ce beau terrain de jeu bien plus ouvert. »

La date du jour : le 21 décembre et l’antiméridien

Alors que les plus communs des mortels savourent jours après jours la petite gourmandise que leur offre leur calendrier de l’avent en attendant le 25 décembre et Noël, Charlie Dalin lui, ne pense qu’au 21 décembre… Pourquoi ? Parce que cette date symbolise le solstice d’hiver, jour à partir duquel les journées d’ensoleillement s’allongent. « Quand je suis en France, le 21 décembre est une date que j’apprécie et cette année il se peut que je le passe le même jour que l’antiméridien, l’endroit où l’on va passer de « plus 12 heures » de décalage à « moins 12 heures », ça permettra de mieux se caler avec la France et de doucement entrevoir le retour à la maison », détaille le skipper leader du classement.

L’envie du jour : le Trophée Jules Verne

« Pas le même monde, pas les mêmes vitesses », lance le Havrais, invité à réagir sur la tentative de record du Trophée Jules Verne mené par le maxi-trimaran de Thomas Coville et ses sept équipiers qui viennent de dépasser les îles Kerguelen. « Dormir sur ses deux oreilles quand on n’est pas de quart : ça me plairait », rigole le marin qui soumet un échange « momentané » avec l’un des équipiers pour savoir « comment la vitesse est ressentie sur ce bateau et la comparer avec APIVIA ». Si un volontaire se désigne, qu’il se manifeste auprès de Charlie qui, à l’instar du maxi-trimaran, est en passe de réaliser un très bel exploit. Vendée Globe et Jules Verne, même combat !

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21 :

  • Classement : 1er (classement de 15h)
  • Vitesse : 13,7 nœuds (25,37 Km/h)
  • Cap : 74°
  • Distance à l’arrivée : 14 375,5 milles (26 623,43 Km)