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APIVIA en pole position d’un trio d’échappés

APIVIA en pole position d’un trio d’échappés
Lundi 14 décembre 2020

APIVIA en pole position d’un trio d’échappés

Leader au passage du Cap de Bonne-Espérance et du Cap Leeuwin ce dimanche, Charlie Dalin poursuit son très bon début de course à la tête du Vendée Globe malgré un resserrement de ses adversaires directs : Thomas Ruyant et Yannick Bestaven, pointés à respectivement 60 et 64 miles marins. Au large des côtes australiennes, ce trio pourrait toucher un système météo favorable à une échappée grâce à un flux de Sud-Ouest soutenu. Des conditions qui devraient rendre la route vers le Pacifique et le Cap Horn plus bénéfiques.

La phrase du jour : « Le début du retour à la maison »

« C’est super ! », s’enthousiasme Charlie Dalin, joint ce matin, au moment de revenir sur son deuxième passage de cap en tête de la flotte du Vendée Globe après 34 jours, 22 heures et 5 minutes. « Même si mes deux poursuivants ne sont vraiment pas loin, le fait de passer deux des trois marques de parcours de la course (Cap de Bonne Espérance, Cap Leeuwin et Cap Horn) me réjouit, c’est un vrai plaisir de passer celles-ci en tête », explique le navigateur normand qui ne débouche pas le champagne pour autant. « La route est longue, on n’est pas encore à la mi-course (Charlie a effectué 46,5 % du parcours), quand on passera au large de la Tasmanie, on entrera dans la Pacifique tout en quittant l’Indien, sans regret », détaille Charlie Dalin qui affiche la troisième meilleure vitesse moyenne de la flotte ce lundi matin. Au moment où les marins approchent de la moitié de leur Vendée Globe, le skipper d’APIVIA se plait à l’idée d’enfin raccourcir la distance qui sépare l’étrave de son IMOCA avec le port d’arrivée des Sables d’Olonne. « Basculer dans le Pacifique au large de la Tasmanie signifiera le début du retour à la maison et symbolisera à mes yeux un passage plus marquant que le Cap Leeuwin », ajoute-t-il d’un ton reposé.

La météo du jour : « l’élastique »

« L’élastique ». Un phénomène bien connu des marins qui peut s’avérer pénible ou bénéfique selon la position dans laquelle ils se trouvent. Ces derniers jours, ce mouvement de resserrement et d’élargissement de la flotte a profité au groupe de poursuivants au détriment de Charlie et du trio de tête. A l’inverse, ce lundi et ces prochaines 24 heures, « l’élastique » pourrait être bénéfique à l’échappée : « On a une zone de vent faible qui pousse derrière nous donc l’idée est de rester avec le vent et de s’échapper avec. Le peloton devrait être perturbé par ce phénomène et donc, oui, je pourrais potentiellement en tirer les bénéfices ces prochaines heures », analyse Charlie. « Pour Yannick et Thomas, la question est de savoir s’ils partiront avec moi ou pas », rajoute le leader qui aimerait prendre la poudre d’escampette bien seul, lui qui admet toujours surveiller du coin de l’œil la progression de ses poursuivants. « La zone des glaces est plus large à cet endroit mais franchement ça ne change rien à ma stratégie car je ne comptais pas descendre aussi Sud que celle-ci », spécifie le skipper de 36 ans. 

Le constat du jour : le Vendée, ça use !

Trente-six jours de Vendée n’usent pas beaucoup les souliers mais bien le mental et le physique des régatiers. Cette durée, une nouveauté pour le skipper d’APIVIA, met à rude épreuve son corps ballotté par les vagues incessantes et les caprices de la météo. « C’est usant et ma récupération par le sommeil est entamée par la difficulté à bien dormir. Le bateau tape sans arrêt, je sens mes viscères et mon estomac bouger dès que je m’allonge sur le côté. Ce n’est pas super agréable mais je savais à quoi m’attendre. La grosse difficulté de la course est indéniablement sa longueur qui nous impose un rythme effréné et nous oblige à régler continuellement, ce qui nous pompe beaucoup d’énergie nerveuse et physique », admet le skipper de la mutuelle. « J’ai vécu la plus grosse tempête de ma carrière sur ce Vendée la semaine dernière et c’est vrai que j’ai mis du temps à m’en remettre », confesse Charlie Dalin, usé sur le moment mais reposé depuis… « Je ne suis pas du genre à me plaindre mais les 48 heures de vent faible que j’ai essuyé derrière et qui ont contribué au retour des poursuivants sur moi ont été douloureuses », admet-il, espérant tirer avantage des futurs systèmes météorologiques prochainement.    

« La plus difficile décision à prendre fut pourtant celle que j’ai dû valider dans la descente de l’Atlantique Sud lorsque je me trouvais dans un petit couloir de vent, prêt à mettre le clignotant et à déborder pour prendre une option sur Alex et Thomas. Je devais prendre la décision de décrocher de ma position, traverser une zone de vent faible pour aller chercher plus de vent au Sud. Ça m’a pris la tête un long moment ! », avoue Charlie avec le recul au moment de se remémorer des décisions stratégiques les plus compliquées de son Vendée Globe. 

Télécommande et frontale, objets indispensables de Charlie 

Hyper connecté, ingénieur, navigateur, météorologue, vidéaste, les navigateurs en solitaire du Vendée Globe sont de vrais couteaux suisses, mais quels sont les objets dont Charlie Dalin utilise le plus ? « Ma télécommande de pilotage ne me quitte jamais, que je mange, que je dorme, elle se trouve toujours sur moi. Ensuite ma frontale n’est jamais loin, indispensable de jour comme de nuit car la luminosité dans le bateau n’est pas forte », liste le Havrais. On peut aussi souligner que l’ordinateur de bord incarne un des objets « hors-voile » les plus importants du bord au même titre que le réchaud, le dessalinisateur, le thermos et la veste de quart, tous autant indispensables les uns que les autres dans cette circumnavigation. 

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21

  • Classement : 1er (classement de 15h)
  • Vitesse : 17,58 nœuds (32,56 Km/h)
  • Cap : 109°
  • Distance à l’arrivée : 12 894,8 milles (23 881,17 Km)