APIVIA en tête de la course !

MERCREDI 10 NOVEMBRE 2021

APIVIA en tête de la course !

Depuis le départ Charlie Dalin et Paul Meilhat sur APIVIA sont en tête de la flotte des IMOCA. Après un départ tonique au large du Havre, un passage de la bouée devant les falaises d’Etretat sportif, la course a pris une nouvelle tournure en raison d’une dorsale anticyclonique. Alors que les prochaines 24h s’annoncent cruciales, Charlie Dalin et Paul Meilhat continuent de faire une belle démonstration de leur savoir-faire, notamment dans le petit temps. Au prix d’une trajectoire toute en maîtrise, le duo d’APIVIA n’a rien cédé de l’avance acquise d’entrée de jeu. Il progresse sur le qui-vive, aux détours d’un échiquier atlantique très difficile à décrypter…

« Ce n’est pas évident. J’aime bien me projeter un peu jour après jour sur les manœuvres à venir, les changements de voiles, de sorte à pouvoir séquencer la navigation de manière claire et établie. Mais dans le golfe de Gascogne, la dorsale anticyclonique, associée à un front en décomposition, s’est révélée vraiment compliquée à gérer ; et très incertaine. La suite reste assez opaque sur l’Atlantique très complexe à appréhender », détaillait hier en fin d’après-midi Charlie. A ses côtés, Paul Meilhat s’accorde pour dire qu’il est difficile d’avoir une vision précise du scénario qui se trame sur l’eau : « La situation météo ne s’éclaircit pas vraiment. Nous ne sommes pas en mesure de faire des choix tranchés. Il n’y a pas de solutions évidentes pour descendre, dans la mesure où les alizés ne sont pas établis. Mais plus on avance, plus on peut se forger des convictions sur les échéances qui se rapprochent. »

A la latitude du cap Finisterre

Savoir s’adapter et composer pour éviter le pire des zones de molles qui jalonnent la route, c’est sans nul doute la seule certitude qui l’emporte dans cet océan faisant la part belle au « remue-méninges » devant l’ordinateur du bord. A ce petit jeu, le duo d’APIVIA, qui ouvre la voie dans ces eaux troubles, ne manque pas de réussite. « Charlie et Paul maîtrisent l’exercice du casse-tête météorologique qu’ils savent appréhender par tous les bouts, que ce soit psychologique, technique, stratégique ou tactique », souligne le team manager, Jean-Luc Nélias. Après s’être extirpés les premiers des méandres du Golfe pas très clair Charlie et Paul viennent de doubler en tête la latitude du cap Finisterre, ce mercredi après-midi tirant pleinement profit de l’accélération du vent dans cette zone de l’Atlantique Nord.

Un océan de possibles…

Mais contrairement aux douze multicoques sur les rangs de la course, les skippers du premier monocoque de la flotte de la Transat Jacques Vabre ont choisi d’aborder le rail de cargos (DST, dispositif de séparation de trafic), interdit à la navigation, par l’extérieur. Sur ce chemin, ils sont d’ailleurs suivis par leurs poursuivants immédiats au classement. Mais gare aux prochaines 24 heures qui pourraient être propices aux choix de route divergents. Pour l’heure, Charlie et Paul, peu enclins à dévoiler leur stratégie, semblent chercher encore à gagner dans le Sud. Mais pour combien de temps sur cet océan ouvert à tous les champs des possibles ?

Et le team manager d’ajouter en substance : « Les prochaines 24 heures s’annoncent passionnantes à suivre. Je ne serais pas étonné que des bateaux positionnés plus en arrière commencent à attaquer en prenant des risques et que la flotte s’éclate. APIVIA est un bateau rapide mené par de très bons marins. Beaucoup de cases sont cochées, mais la situation météo sur l’Atlantique est tellement compliquée, que tout peut arriver… »