« L’APIVIA Express» est lancé !
Après un passage du Pot-au-noir pas aussi facile qu’il a pu en avoir l’air, avec une série de grains à négocier avant de s’en extraire, Charlie Dalin et Paul Meilhat ont franchi l’équateur un peu avant 13 heures ce vendredi. Cap au Sud-Ouest vers Fernando de Noronha, la prochaine marque de parcours pour la flotte IMOCA sur cette Transat Jacques Vabre. Et c’est au pas de charge que le duo d’APIVIA progresse désormais dans des conditions enfin réunies pour franchement accélérer sur la route vers l’archipel brésilien. Une belle course de vitesse est engagée face aux tandems de LinkedOut et Charal, ses deux plus coriaces concurrents.
Ecoutez l’audio de Charlie Dalin
Il semblait plutôt conciliant, mais c’était sans compter avec sa légendaire imprévisibilité et sa capacité à jouer avec les nerfs des navigateurs qui s’y aventurent. « Le Pot-au-noir n’a pas été facile. Pas du tout, surtout la dernière nuit. Pendant quelques heures en fin de journée hier, on a eu un vent stable. On pensait vraiment en être sorti, mais il s’est recalé vers le Sud où il s’est reconstitué. On a alors eu pas mal de grains plutôt violents à gérer. Preuve que cette zone de convergence intertropicale nous pose toujours quelques difficultés. C’est le prix du passage ! » indique Charlie qui a multiplié les manœuvres et les changements de voiles tout au long de cette dernière nuit très agitée.
Un coût qui valait néanmoins le coup, puisqu’il peut se réjouir d’avoir doublé Charal, qui le précédait pourtant sur une trajectoire similaire à l’heure de faire son entrée dans cette zone à hauts risques.
Rappelons que cette année, c’est sur un tracé inédit que se déroule la Transat Jacques Vabre pour rallier la Martinique, via un petit crochet par Fernando de Noronha. Une fois le Pot-au-noir et l’équateur franchis, ce tronçon de parcours vers cet archipel, situé 185 milles dans le Nord-Est de Natal, apporte la promesse de donner libre cours à la vitesse, dans des conditions qui font le bonheur des monocoques IMOCA à foils. « Les bateaux de tête dans cette catégorie ont effectivement touché l’alizé. Il est beaucoup mieux établi dans l’hémisphère Sud, que dans l’Atlantique Nord toujours perturbé par le passage très Sud de systèmes dépressionnaires générant les conditions de petit temps qui ont marqué la descente vers l’équateur », explique le météorologue Christian Dumard. « Aux abords de Fernando de Noronha, les conditions – au travers sur une mer relativement plate et dans un alizé qui va forcir jusqu’à 15-18 nœuds -, s’annoncent en revanche exceptionnelles pour les foilers », ajoute ce spécialiste qui suit de près les sillages des différentes flottes engagées dans la course.
Tout schuss à l’aller, zigzags d’empannages au retour
Sur l’eau, l’ambiance sonore qui règne à bord laisse entendre que le bateau accélère dans les vagues. Les 22-24 nœuds de vitesse instantanée, qui augmentent crescendo au fil des derniers relevés de positions, confirment qu’APIVIA a bien passé la surmultipliée. C’est parti pour une grande descente vers Fernando de Noronha, tout schuss et aux trousses de LinkedOut avec lequel l’écart se réduit. Moins de 30 milles séparent à midi ces deux bateaux lancés à plein régime à 270 milles environ de la marque. Mais gare aussi à Charal, ce compagnon de Pot-au-Noir qui progresse, pas très loin derrière. « On essaye de tirer toute la quintessence des foils sur le bord qu’on fait actuellement. C’est l’angle parfait pour nos bateaux, » témoigne Charlie. « On est à fond avec Paul, ultra motivés. Cela se passe toujours aussi bien à bord, même si on est un peu fatigués par le début de course et le passage du Pot-au-Noir. On espère profiter des conditions plus stables pour récupérer et être en forme pour la suite du parcours. Et cette dernière ligne… pas droite qui nous attend, avec une série d’empannages pour remonter ensuite vers l’équateur le long de la zone interdite ». D’après les derniers routages, c’est vers minuit (heure française) qu’APIVIA devrait enrouler la marque virtuelle aux abords de l’archipel brésilien, au terme d’un peu plus de douze heures de navigation à des vitesses folles.
Repères APIVIA sur la Transat Jacques Vabre 2021 :
- Classement : 2è (classement de 16h)
- Distance au premier : 33,37 milles (61,8 km)
- Vitesse : 22,5 nœuds (41,6 km/h)
- Cap : 220°
- Distance à l’arrivée : 2 255 milles (4176 km)