APIVIA, gare au Pot-au-Noir !
Les fichiers météo, c’est bien, et les choix tactiques, c’est toujours intéressant. Mais, une fois arrivé dans le pot au noir, rien ne vaut la lecture des nuages, les photos satellite et les jeux de patience. En quelques heures, APIVIA a fondu sur le leader, Charal, et se retrouve désormais en tête, dans cette zone du globe bien déterminée à rebattre les cartes de cette Transat Jacques Vabre.
Le retard de 113 milles qu’accusait APIVIA sur Charal mardi matin a fondu comme neige dans le Pot-au-Noir. Premiers à y entrer par une porte qu’ils espéraient convenable, Jérémie Beyou et Christopher Pratt se sont fait piéger. D’un coup, plus rien, extinction des ventilateurs, bateau à l’arrêt ou presque.
Charlie Dalin et Yann Eliès ont à leur tour toqué à une autre porte, 70 milles plus à l’est, dans les premières heures de ce mercredi. Le jeu des options qui a donné le ton lundi et mardi va-t-il tourner à l’avantage d’APIVIA ? Ce matin, à 7 heures, le bateau pointait en première position avec 19 milles d’avance. Ralentis, eux aussi, Charlie et Yann devront prendre leur mal en patience. Combien de temps ? Les fichiers météo leur promettaient une dizaine de nœuds de vent de sud-est, un peu plus et autrement orienté que ce qui s’annonce sur la route de leur actuel rival.
Passeront-ils sans dommages à 8-10 nœuds ? APIVIA sera-t-il à son tour collé au plancher à 0,5 nœuds ? Nul ne le sait : le Pot-au-Noir ne tient que rarement les promesses des écrits. Derrière APIVIA grogne déjà la meute des Imoca en chasse, encore gavés de vitesse, mais qui pourraient connaître à leur tour un coup d’arrêt.
Ou pas. Ainsi s’exprime la cruauté de la zone de convergence intertropicale qui, à quelque 400 milles de l’équateur, accueille avec faste les Multi50 à midi et se refuse aux Imoca à minuit…