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APIVIA, toujours leader et en route vers les îles Kerguelen

APIVIA, toujours leader et en route vers les îles Kerguelen
Jeudi 03 décembre 2020

APIVIA, toujours leader et en route vers les îles Kerguelen

Après avoir essuyé ses premières tempêtes, Charlie Dalin poursuit sa progression en tête de la flotte du Vendée Globe en direction des îles Kerguelen. Le navigateur normand d’APIVIA garde une avance de 200 milles marins sur son premier poursuivant, Louis Burton. Les conditions météorologiques restent musclées et la vigilance est plus que jamais de mise dans ces mers du Sud où il vaut mieux naviguer « en marin plutôt qu’en régatier ». Compétiteur dans l’âme, Charlie peaufine pourtant toujours autant sa stratégie avec minutie pour tenter d’accroitre l’avance que son IMOCA possède sur ses concurrents placés dans un système météo différent.

Le constat du jour : « Les vents forts sont devenus une habitude »

Depuis le départ du Vendée Globe, le 8 novembre dernier, Charlie a parcouru 9 450 milles nautiques soit presque un tiers de son épopée autour de la planète. Si les premiers jours ont été mouvementés avec la gestion de la dépression « Thêta », les passages successifs du Pot-au-Noir et de l’anticyclone de Sainte-Hélène furent plus calmes et longs. Après un mois de course, Charlie Dalin se trouve bien en phase avec le rythme qu’impose ce Vendée Globe. « Je me suis bien habitué à la course, je peaufine mes manœuvres de voiles, de prise de ris, j’ai des repères de plus en plus précis sur le réglage de mes voiles et les vents forts sont devenus une habitude », explique le skipper d’APIVIA, ajoutant que sa « lecture de la mer s’est améliorée » ce qui rend ses trajectoires davantage efficientes et en « adéquation avec ses réglages de voile ». A un tiers du parcours et malgré sa position de leader, le Normand reste très pragmatique : « je ne suis pas encore à un passage décisif de la course, il est trop tôt et ma principale préoccupation est de mener le bateau en bon état jusqu’au Cap Horn pour pouvoir naviguer convenablement sur la dernière partie : la remontée de l’Atlantique ».

La phrase du jour : « L’Indien n’est pas si hostile que ça avec moi »

Bien conseillé par Jean-Yves Bernot (Formateur en stratégie météo au Pôle Finistère Course au Large) avant le départ et par les « anciens », Charlie Dalin nous confirme que le « tunnel » des mers du Sud est bien conforme aux prédictions. « Les dépressions s’enchainent, le vent est fort mais par contre on m’avait vendu un monochrome de gris dans le ciel et j’avoue être plutôt chanceux car aujourd’hui il fait encore beau avec du soleil à travers mes hublots qui chauffe mon habitacle, j’ai même 21 degrés dans le bateau après ma charge moteur ! Pour l’instant l’Indien n’est pas si hostile que ça avec moi et c’est tant mieux ! Mais il reste encore de la route donc cela peut changer », avertit notre navigateur.

La clé du jour : peaufiner inlassablement sa stratégie

Le contournement du continent de glace qu’incarne l’Antarctique nécessite des précautions notamment à cause des icebergs dérivant vers le large. Ainsi, la direction de course délimite un périmètre tout autour de l’Antarctique au-delà duquel les navigateurs ne doivent pas s’aventurer. « La zone des glaces a été remontée et je m’adapte à cette situation, j’ai reçu mon premier « ice-report » ce matin en provenance de la direction de course, je vais le charger sur l’ordinateur pour voir ce que ça donne », confirme Charlie ce jeudi matin. Cette zone des glaces réduit donc le terrain de jeu des navigateurs qui doivent enchainer les manœuvres pour rester le plus près possible de cette limite et ainsi parcourir le moins de distance avec bien souvent davantage de vent. « Stratégiquement parlant, c’est vrai que ça réduit la marge de manœuvre mais mon écart avec mes adversaires est tel que ça ne sert à rien de trop se prendre la tête avec la stratégie car ils se trouvent dans des systèmes météos différents, zone de glace ou pas. »

Si le skipper d’APIVIA revêt le costume du maillot jaune de ce Tour de Monde, c’est en partie dû au temps qu’il consacre à sa stratégie et à l’analyse météo. « Deux fois par jour, je reçois des fichiers météos, à midi et à minuit, et je peaufine ma navigation en conséquence. Je travaille l’endroit exact où mes manœuvres d’empannage seraient les plus efficientes. J’y consacre facilement six heures par tranche de 24 heures », avoue Charlie, besogneux. L’une des spécificités des mers du Sud sur ce parcours se matérialise par l’avancée des bateaux vers l’Est, ce qui induit un sens de déplacement commun aux dépressions. « On garde plus longtemps le même système à cet endroit donc il y a davantage de temps entre les changements de voiles », nous confirme-t-il ce matin, en direction des îles Kerguelen.

L’anecdote du jour : le décalage horaire

La prochaine zone de terre que vont peut-être apercevoir les skippers du Vendée Globe est l’archipel d’îles des Kerguelen. « C’est clairement un gros point de passage et un beau marqueur géographique, d’ailleurs, c’est drôle de voir qu’en navigant vers cette direction les jours se décalent et on passe des fuseaux horaires très fréquemment. Je sens que je voyage car au fur et à mesure que je progresse vers l’Est, l’heure du lever et du coucher du soleil se décale significativement. C’est même très perturbant car il fait jour entre 2h et 3h du matin en TU (temps universel) en ce moment alors que mon premier classement de 4h pendant la descente de l’Atlantique intervenait en pleine nuit », note le skipper d’APIVIA.

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21 :

  • Classement : 1er (classement de 12h)
  • Vitesse : 13,57 nœuds (25,13 Km/h)
  • Cap : 75°
  • Distance à l’arrivée : 16 709 milles (30 945,07 Km)