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APIVIA, un IMOCA sur-mesure

APIVIA, un IMOCA sur-mesure
JEUDI 06 MAI

APIVIA, un IMOCA sur-mesure

Plus performants que les IMOCA de la génération précédente, les nouveaux foilers sont aussi plus exigeants physiquement. Ayant un comportement brutal, ils ne ménagent pas leurs skippers. En 3 mois de course ininterrompue, Charlie a pu s’en rendre compte. Mais le Vendée Globe lui aura permis de tirer des enseignements à ce sujet. Ainsi, sur la longue joblist du chantier d’hiver de l’Imoca APIVIA, l’équipe a prévu d’apporter quelques retouches ergonomiques au bateau. Le but ? Préparer la saison en double et permettre à Charlie et Paul de supporter au mieux la vie à bord. Explications avec Baptiste Chardon, Ingénieur Imoca APIVIA.

Ergonomie, quezako ?

Mais déjà, l’ergonomie, c’est quoi ? Il s’agit de l’étude scientifique des conditions de travail et des relations entre l’être humain et la machine. L’idée est d’adapter l’environnement de travail (en l’occurrence le bateau) aux besoins de l’utilisateur (le skipper). Cet élément a été très structurant dans la conception du projet APIVIA. « Un bateau bien pensé favorise la performance. C’est dans cette optique qu’on a conçu APIVIA. Souvent, les bateaux neufs sont hyper « lights », disposant de peu d’équipements. Puis, petit à petit, on commence à mettre une casquette à gauche, un renfort à droite… ce qui augmente leur poids de manière significative. On a essayé de mettre le plus d’équipements dès le début en se disant que le confort et l’ergonomie étaient essentiels pour favoriser la performance », nous dit Baptiste. L’explication est plutôt simple : « Pour prendre un exemple, si tu vas courir, que tu n’es pas suffisamment couvert et que tu as mal aux pieds, tu ne feras surement pas un record de temps. En revanche, si tu as les bonnes chaussures et la bonne tenue, tu seras forcément plus performant ! En mer, c’est pareil. Quand tu commences à faire plusieurs nuits d’affilées, que tu as froid et que tu es mal installé, tu ne peux pas être performant. Là, le bateau est hyper bien protégé, en termes d’humidité notamment. »

Pour optimiser ce facteur de performance, un réel travail de fond a été effectué en amont du Vendée Globe. La Vendée-Arctique-Les Sables a servi de crash test, et de multiples modifications ont été réalisées à la suite de la course, notamment dans la cellule de repos de l’IMOCA. Ainsi, Charlie a pu disposer d’un vrai pouf pour pouvoir dormir confortablement, le positionnement de la table à carte a été améliorée, etc… L’équipe s’est également appuyée sur l’avis de spécialistes tels que Camille Hamel, ostéopathe affiliée au Pôle Course au Large de Port la Forêt. Baptiste, présent lors de son passage, raconte : « Dans la zone de manœuvre du cockpit, il y a un petit banc sur lequel Charlie peut faire de la veille active. Quand Camille l’a vu, elle nous a suggéré d’ajouter un dossier en mousse. Ce sont de tout petits détails, mais ils font vraiment la différence. Quand tu fais 3 à 4 heures sur le même bord, à regarder l’horizon toujours de la même manière, courbé, ce petit coussin change la vie ! »

Du mode solo au mode duo…

Le travail en amont du Vendée Globe a été particulièrement bien effectué. En effet, l’équipe s’attendait à ce que Charlie revienne avec de véritables séquelles de son tour du monde… Mais il est rentré intact ! A tel point que Baptiste considère le dossier « ergonomie » comme étant résolu… ou presque. Hormis de menus détails, on ne verra pas de changements révolutionnaires s’opérer sur APIVIA pour cette saison.
En outre, le passage du mode solo au mode duo devrait se faire en douceur. « Pour être honnête, il n’y aura pas de grands changements. Finalement, le double, c’est du faux-solo (ndlr. ils seront deux skippers à bord, mais ’ils navigueront à tour de rôle comme s’ils étaient en solitaire), on ne modifie pas l’aménagement du coup. Ce qu’on a pu faire, cependant, c’est renforcer le bateau par endroit. » En effet, comme nous l’a expliqué Baptiste, à deux, les skippers laisseront moins de répit au bateau. De plus, les nouveaux foils augmenteront également les efforts exercés sur le bateau, l’équipe a donc pris le parti de préparer l’IMOCA en conséquence. Et oui, en course au large, la sécurité est reine.

Autre point d’amélioration : certaines zones d’eau persistantes sur le bateau ont été bouchées afin de rendre ce dernier le plus étanche possible. Protéger un bateau de l’humidité est primordial, et peut réellement changer le résultat d’une course. « Quand on doit faire une manœuvre pour gagner quelques nœuds, mais qu’on est trempé et crevé, c’est tentant de ne pas y aller parce qu’on a juste envie de prendre un peu soin de soi », rappelle Baptiste. Effectivement, il arrive que le skipper doive arbitrer entre sortir et dépenser beaucoup d’énergie dans une manœuvre qui n’augmentera pas à coup sûr son avance, ou se réserver pour un moment plus propice. Quand ce dernier est en meilleure forme, il aura plus tendance à aller vers le premier choix car il sait qu’il aura la force de manœuvrer à nouveau plus tard si c’est nécessaire.

Si l’expérience de Charlie est précieuse, celle de Paul pourrait aussi faire évoluer le bateau. Après avoir navigué sur SMA et sur Initiatives Cœur, il dispose d’une solide connaissance en IMOCA. A travers leurs échanges, Charlie et Paul seront donc source de propositions pour apporter des améliorations à l’ergonomie d’APIVIA. « Souvent, ce sont de petites choses qui évoluent. Mais si tu n’y penses pas, c’est vraiment compliqué. Il suffit d’avoir l’idée pour que ce soit génial. Paul a pas mal d’expérience en IMOCA, il sera certainement de bons conseils. » Comme on le dit si bien, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières !