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APIVIA, un Noël osé pour s’extirper 

APIVIA, un Noël osé pour s’extirper 
jeudi 24 décembre 2020

APIVIA, un Noël osé pour s’extirper 

Si le Père Noël existe, il pourrait offrir à Charlie Dalin le plus beau des cadeaux : une sortie express de l’anticyclone qui lui permettrait de s’échapper voire de dépasser le leader, Yannick Bestaven, après une option Sud osée mais réfléchie qui semble payante au pointage ce midi. Les deux autres protagonistes du trio de tête ont tous choisi de parier sur une route plus Nord pour tenter de s’extirper des vents faibles et prendre la poudre d’escampette vers le cap Horn. Passé sous la barre symbolique des 10 000 milles de l’arrivée, APIVIA continue de réduire l’écart avec le premier, pointé à seulement trente milles marins au classement de 12h. Noël s’annonce pacifique et décisif.

La phrase du jour : « J’ai décidé d’oser, de tenter et d’y croire ! »  

Habituellement les joueurs de loto connaissent leurs gains instantanément au tirage au sort mais sur le Vendée Globe la grille est plus complexe… Trois joueurs, Thomas Ruyant, troisième, Charlie Dalin, second et Yannick Bestaven, premier, ont placé chacun leurs étraves à différents endroits de l’anticyclone avec comme objectif la fuite vers l’Est. « La situation est tendue, on fuit une bulle anticyclonique en essayant de ne pas se faire engloutir mais selon les modèles météos, ça passe ou pas… Ce n’est pas évident à gérer nerveusement », explique le skipper d’APIVIA ce matin. Lequel ou lesquels de ces « navigateurs – joueurs » sortiront gagnants de leurs options stratégiques ? Si Thomas Ruyant et Yannick Bestaven ont privilégié une route plus Nord, Charlie leur a opposé une trajectoire plus Sud, plus courte, le long de la limite de la zone des glaces. L’analyse du tirage au sort final ne sera pas disponible avant trois ou quatre jours, moment où ce trio d’échappés devrait voir leurs routes converger à nouveau. « Le bilan se fera après plusieurs jours », ajoute Charlie, « pour le moment, on ne peut rien dire, ce qui est sûr c’est que ma décision est assumée et confortée par mon positionnent initial au Sud. Aller vers le Nord, c’était dessiner un « énorme accent circonflexe » dans le Pacifique et ma route Sud avait plus de chance de trouver une issue favorable selon moi. A l’époque de ma réflexion, ça me coutait que 30 milles d’essayer et de rebrousser chemin si jamais ça ne passait pas. Mais j’ai décidé d’oser, de tenter et d’y croire. Chaque mille gagné vers l’Est est une victoire mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. »

Le fait du jour : Sous la barre des 10 000 milles de l’arrivée

« Je scrutais ce chiffre depuis pas mal de temps comme beaucoup d’autres et c’est vrai que c’est symbolique de passer ce cap. C’est une bonne chose, ça met du baume du cœur ; j’aime bien ces repères-là qui agrémentent la course ! » Avec plus de 59 % du parcours effectué, tous les signes positifs d’un rapprochement avec le port sablais sont bons à prendre surtout pendant cette longue et lente traversée du Pacifique qui porte bien son nom à l’occasion de cette neuvième édition du tour du Monde en solitaire.

L’instant Noël : « J’espère que le Père Noël à ma position GPS »

Pas facile pour le Père Noël de satisfaire tous les petits et grands enfants de la planète… Pour assurer une dépose des cadeaux sur les 27 IMOCA des skippers encore en course du Vendée Globe, Charlie Dalin a communiqué sa position GPS. « J’espère que l’organisation va bien transférer mes données au Père Noël », s’amuse le marin de 36 ans avec une nostalgie d’enfant. « J’ai vu que mon sac d’avitaillement du jour était anormalement plus rempli que les autres alors j’essaie de ne pas regarder mais c’est dur, j’ai envie de les ouvrir maintenant ! Je vois que des petites attentions sont emballées, ça donne envie. Avec le décalage horaire, je n’ai pas encore décidé à quelle heure je les ouvrirai mais j’ai un petit truc pour patienter le moins longtemps : je vais me mettre à l’heure française comme ça je gagne 10 heures ! ». Cette année, ce Noël sera forcément particulier pour les navigateurs focalisés sur leur course. A bord des IMOCA, en l’absence de guirlandes et de sapins, ce sont les interactions avec la terre qui rappellent que l’événement existe bien encore. « C’est sûr que comparé à tout ce que met en place nos sociétés pour les terriens, notre Noël est moins présent dans nos têtes… Ceci dit, j’y ai pensé bien avant l’heure dans la descente de l’Atlantique à cause des milliers de billes de polystyrène qui s’échappaient de mon pouf quand je le déplaçai à cause d’un trou que j’ai réparé depuis. Ça faisait un peu neige artificiel et Noël avant l’heure dans le cockpit, c’était marrant. »

L’instant culinaire : « J’ai oublié le détail de mon repas de Noël ! »

Qui dit Noël, dit repas amélioré et moment convivial en famille. Même à l’autre bout de la planète, Charlie ne dérogera pas à la tradition avec un menu spécial et une attention chaleureuse pour ses proches. « Je vais les appeler au moment du repas, ce sera sympa de partager un moment avec eux à table et même si la course ne s’arrête pas, c’est important de voir ses proches dans ces moments de fête », avoue le skipper havrais qui partagera aussi une petite coupe. « J’ai acheté trois petites bouteilles de champagne pour fêter Noël, le nouvel an et le Cap Horn. J’ai pris la plus petite bouteille en magasin, 20 centilitres pour marquer le coup ! Par contre je ne me souviens plus du tout ce que j’ai prévu à manger pour ce soir. J’espère que je ne vais pas être déçu mais je me souviens que ce n’est pas un plat spécial « Noël », j’ai juste fait attention à ce que ce soit un menu que j’affectionne particulièrement lorsqu’on a préparé les sacs avec mon équipe. Et j’espère surtout que j’aime encore ça après un mois et demi de mer ! ». Souhaitons à Charlie un très bon lyophilisé de Noël mais surtout le plus beau des cadeaux : une place de leader qu’il rapporterait à l’arrivée.  

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21 

  • Classement : 2e (classement de 15h)
  • Vitesse : 11,85 nœuds (21,95 km/h)
  • Cap : 86°
  • Distance à l’arrivée : 9 896,47 milles (18 328,26 km)