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Cap sur l’équateur avec un passage par le Pot-au-noir

Cap sur l'équateur avec un passage par le Pot-au-noir
API’Kids

Cap sur l’équateur avec un passage par le Pot-au-noir

Depuis dix jours, Charlie et Paul sont engagés dans la Transat Jacques Vabre. Beaucoup d’eau a coulé sous la coque d’APIVIA, qui pointe ce mercredi au sud du Cap Vert et fait route vers l’équateur. Mais nos deux marins, aux avant-postes en 3e position, ne doivent toujours pas ménager leur peine dans des conditions météo peu propices à la vitesse. D’autant qu’ils se rapprochent aujourd’hui d’un obstacle de taille : le très redouté Pot-au-noir. Cette zone, pleine de pièges, leur barre la route en approche de la ligne imaginaire qui coupe le globe en deux hémisphères à la latitude zéro.

C’est un long voyage à travers Atlantique, qu’ils sillonnent à la fois d’Est en Ouest et du Nord au Sud, qu’ont entrepris Charlie et Paul sur la Transat Jacques Vabre dans la catégorie des monocoques IMOCA. Pour rejoindre la Martinique, cette île française des Antilles, leur parcours au départ du Havre les emmène aux détours d’autres îles de ce vaste océan, le deuxième plus grand après le Pacifique de notre Planète Bleue couverte à 71% d’eau salée.

D’îles en îles…

La semaine dernière, nous avions laissé le duo d’APIVIA en approche du Cap Finisterre et des côtes du Portugal. Depuis, il est passé d’archipel en archipel. D’abord non loin de Madère, puis à l’intérieur des Canaries, puis enfin tout près de l’archipel du Cap Vert. Nos deux marins l’ont doublé en passant entre l’Afrique et les îles les plus orientales (Boavista et Maio), dont ils ont salué, hier mardi, les côtes, à 350 milles (environ 650 km) au large du Sénégal. Quand ils sont partis, Charlie et Paul n’avaient sans doute pas imaginé naviguer aussi près de ces îles volcaniques. Mais ils doivent composer avec les alizés* qui leur jouent des tours. Bien mollassons, ces vents mal établis ne leur permettent pas aujourd’hui de vite progresser sur la route. Quasi absents, ils les obligent à emprunter des chemins détournés pour espérer, comme hier, profiter des accélérations du vent dues aux reliefs au passage des îles.

Casse-tête météo

Tracer sa trajectoire n’est pas une mince affaire sur cette Transat Jacques Vabre qui se dispute sous le signe du petit temps, contraignant les navigateurs à se creuser les méninges en permanence. Tous passent de longues heures devant l’ordinateur pour analyser les fichiers météo. C’est là, l’une des clés pour gagner… A bord d’APIVIA, Charlie et Paul font tourner leur logiciel de routage, qui – comme dans une voiture -, leur propose plusieurs itinéraires. Ils doivent alors faire des choix par rapport à la réalité des conditions qu’ils rencontrent (les fichiers ne sont pas toujours justes), en suivant leur instinct qui reste primordial, et en tenant compte aussi de la position des autres bateaux concurrents. Un vrai casse-tête, même pour les skippers les plus chevronnés comme Charlie et Paul !

« C’est long, intense et très varié avec beaucoup de petits airs. C’est la première fois que j’emprunte cette route africaine, aussi proche des îles. Bien sûr, on aimerait plus exploiter le potentiel du bateau. Mais le principe de la course au large, c’est de s’adapter. Plus que la vitesse, c’est la stratégie qui a de l’influence sur la partie qu’on joue. C’est hyper intéressant, on apprend beaucoup », raconte Paul qui discute en permanence avec Charlie. Ensemble, ils s’efforcent de placer du mieux possible APIVIA sur l’échiquier atlantique, qui se révèle cette année bien difficile à déchiffrer. Mais une chose est sûre, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer, d’autant que la course s’intensifie de jour en jour face à des coriaces concurrents qui ne leur rendent pas non plus la partie facile. « Un coup à eux, un coup à nous ! Comme prévu, on a le droit à une super régate » confie Charlie.

Et bientôt le Pot !

Ce mercredi APIVIA, qui progresse en approche des 10° de latitude* Nord, fait cap vers l’équateur*. Mais avant de le franchir, il devra s’aventurer dans le redoutable Pot-au-noir. C’est un passage crucial. Derrière ce nom donné par les navigateurs se cache ce que les météorologues appellent la « Zone de convergence intertropicale ». C’est une zone où les vents d’alizés des deux hémisphères se rencontrent et, en quelque sorte, s’annulent. Cela produit, une bande au climat chaotique, très chaud, qui barre la route vers le Sud. Cette zone nuageuse, où des orages imprévisibles alternent avec des calmes plats tout aussi soudains, est très redoutée. Particulièrement par les marins qui progressent à la voile et doivent composer avec des conditions très changeantes, exigeant beaucoup de manœuvres sur le pont dans la chaleur étouffante et l’humidité ambiante des régions équatoriales. Un cauchemar ! Tout l’enjeu consiste à traverser le Pot-au-noir à l’endroit où il est le moins actif. Problème : il bouge tout le temps et sans prévenir. Autant dire qu’il faut miser sur la chance. Espérons que Charlie et Paul n’en manqueront pas. Qu’ils auront suffisamment de bol pour passer ce Pot-au-noir sans trop d’encombres. A terre, il nous reste plus qu’à croiser les doigts…

À retenir dans cette news API’Kids

*Les alizés : ce sont des vents de la zone tropicale qui soufflent du nord-est vers le sud-ouest dans l’hémisphère Nord et du sud-est vers le nord-ouest dans l’hémisphère Sud. Les navigateurs les adorent, puisqu’ils leur permettent, quand ils sont bien établis, de progresser vite dans des conditions de glisse vraiment agréables.

**L’équateur est une ligne imaginaire qui sépare le globe terrestre en deux parties : l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud. Il désigne la latitude zéro.

*** Le globe est découpé par les géographes en tranches parallèles à l’équateur. Elles représentent la latitude. Elles sont exprimées en degrés et numérotées de l’équateur jusqu’au pôle Nord, de 0° à 90° nord, et de l’équateur jusqu’au pôle Sud, de 0° à 90° sud.

****Le globe est aussi découpé en différents quartiers, comme une orange. Ces lignes imaginaires en demi-cercle joignent les deux pôles : ce sont les méridiens. Le méridien «0» est celui qui passe par l’observatoire de Greenwich, près de Londres. La longitude représente la distance par rapport au méridien de Greenwich. Elle est exprimée en degrés. Chaque quartier est numéroté de 0° à 180° est et de 0° à 180° ouest.

***** Quand on connaît la latitude (indiquée en premier) et la longitude (indiquée en second) d’un bateau ou d’un point géographique, on peut le situer rapidement sur la carte.

🔊 Le regard de Charlie Dalin sur le début de course est à retrouver ici !

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RDV mercredi 24 novembre 2021 pour la prochaine news à paraitre !