Charlie Dalin et APIVIA s’imposent sur les 48h duDéfi Azimut – Lorient Agglomération
Et un, et deux, et trois victoires ! Cette fois encore Charlie Dalin s’impose à l’arrivée d’une course en solitaire à la barre de son Imoca APIVIA. À 6h48 ce samedi, il coupe la ligne des 48 Heures du Défi Azimut-Lorient Agglomération qu’il a menés de bout en bout, ou presque, après avoir pris les commandes de la flotte moins d’une heure après le départ de la course. Un résultat engageant à quelques semaines du départ de la course majeure de la saison : la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.
D’une redoutable efficacité
Après 1 jour 15 heures et 42 minutes de mer sur un parcours de 505 milles en forme de grand triangle sur le golfe de Gascogne, et au terme d’une navigation d’une précision sans faille, le skipper normand récidive au chapitre du succès sur l’épreuve lorientaise qu’il avait déjà gagnée l’année dernière. Mieux encore, il monte une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium à la barre de son fidèle compagnon, qui s’est de nouveau révélé performant sous toutes les allures. Après la Guyader Bermudes 1000 Race et la Vendée Arctique- Les Sables d’Olonne au printemps dernier, c’est carton plein pour le duo Charlie – APIVIA qui se révèle de nouveau d’une redoutable efficacité, et bien difficile à battre.
Les frimas de ce samedi au lever du jour n’entachaient pas l’immense satisfaction et le large sourire de Charlie Dalin. Le skipper d’APIVIA a des raisons de se réjouir. « Cette victoire a bon goût ! C’est une course que j’attendais avec impatience pour me confronter avec les nouveaux IMOCA. Cette course se termine avec de nombreux points positifs. J’ai pris beaucoup de plaisir sur ce parcours dessiné par la direction de course », confie-t-il devant les micros et les caméras qui l’attendaient au ponton de Lorient La Base ce matin. « Mais, surtout, cette course était une vraie répétition générale avant la Route du Rhum.Elle nous aura permis à tous de faire nos derniers ajustements et réglages, en compléments de ceux que nous avons pu valider suite au chantier de cet été. Je suis content car on a réussi à faire un gain de 5-7% de vitesse dans certaines conditions. C’est la bonne nouvelle du Défi Azimut. On a réussi à trouver des clés pour aller encore plus vite. Au portant notamment, où on faisait jusqu’à maintenant un peu plus jeu égal avec la concurrence. C’est de bon augure pour la Route du Rhum, qui est une transatlantique avec beaucoup de portant. »
Pour Charlie, cette victoire sur les 48 Heures Azimut vient parachever une série de succès qui en disent long sur son niveau de préparation à bord d’un monocoque d’une fiabilité à toute épreuve. Pourtant, si elle paraît facile au regard des 48 et 57 minutes d’avance affichées à l’arrivée sur ses deux plus proches concurrents, le skipper d’APIVIA a dû donner le meilleur de lui-même à bord de ce bateau, aussi polyvalent que performant. De nouveaux bateaux sortis récemment des chantiers menés par des skippers qui ont également leur lot d’arguments ne lui ont jamais rendu la partie facile.
François Dourlen / Disobey. / Apivia
Figure de style
Sans parler des conditions qui peuvent toujours surprendre et qui rappellent que le course au large reste un art délicat où un imprévu peut coûter, à l’image d’une survente au passage de la bouée Azimut 2, qui a vu le skipper d’APIVIA dessiner une étrange trace sur la cartographie de la course, suscitant beaucoup d’interrogations à terre.
« On a eu des bords très rapides et j’ai bien pu tirer sur APIVIA, c’était sympa, même si j’ai fait une petite sortie de piste à la deuxième bouée, mais ça arrive à tout le monde (rires), raconte-t-il. « Je suis arrivé à Azimut 2 dans un vent très instable et assez faible. J’étais sous J0 et grand-voile haute, j’ai enroulé la bouée et j’ai vu une risée arriver, mais trop tard. Le vent est monté à 19 nœuds au près sous une voilure qui n’est pas trop recommandée au près dans ces conditions. Je choque tout, et j’abats, mais trop loin. Le bateau couché sur l’eau, bien proprement… ! »
François Dourlen / Disobey. / Apivia
Plus de peur que de mal heureusement pour Charlie qui gardera le souvenir de cette anecdote que le mediaman François Dourlen, embarqué à bord d’APIVIA, a pu immortaliser. De quoi donner la mesure du niveau d’exigence de ce type de navigation aussi engagée, départ à l’abattée compris ! Pour le reste, il s’en est suivi une remontée au près tout en contrôle pour rallier l’arrivée devant Lorient tôt ce matin. Et la suite ? Elle arrive vite, très vite. « Il nous reste encore quelques entraînements au Pôle Finistère Course au Large d’ici la Route du Rhum. Je sais que je peux faire encore mieux et éviter des erreurs qui peuvent coûter cher. Je suis content de les faire maintenant et de pouvoir encore peaufiner la préparation pour être au top du top le 6 novembre prochain… » Tout est dit !