[DANS L’ŒIL DE…] Jean-Marc Simon
Directeur Général d’Apivia, Jean-Marc Simon nous livre son regard sur ce Vendée Globe, quelques jours avant le début de la remontée de l’Atlantique Sud.
En quoi retrouve-ton les valeurs d’Apivia au travers de cet engagement aux côtés de Charlie ?
Jean-Marc Simon : « Les valeurs portées par Apivia sont nombreuses, mais nous avons à cœur prioritairement d’être collectivement performant pour satisfaire nos adhérents et porter de vraies valeurs d’innovation, notamment dans les services que l’on peut offrir. Nous retrouvons, de fait, ces valeurs de performance et d’innovation dans le projet Apivia Voile et puis, au-delà du fait que le bateau soit skippé seul par Charlie, on retrouve derrière un vrai collectif dont on mesure un peu plus chaque jour la force et l’importance. »
Malgré cette période sanitaire particulière, comment vivez-vous ce Vendée Globe en interne et quel est le ressenti parmi vos collaborateurs ?
JMS : « Il y a un véritable élan global de l’ensemble de nos collaborateurs que nous avons vu monter en puissance, depuis la mise à l’eau du bateau en août 2019 et puis lors de son baptême en septembre de la même année. Et là, ce que nous voyons, c’est un incroyable suivi par nos collaborateurs avec une forte identification à ce projet. C’est ce que nous recherchions, au-delà de la notoriété externe que le projet voile pouvait apporter, c’est l’objectif interne et ce, pour l’ensemble de nos collaborateurs travaillant sur de nombreux sites. On sent une vraie adhésion et un vrai suivi de ce projet, d’autant plus dans cette période qui est très particulière, et où finalement les salariés sont peu sur site car nous avons, comme beaucoup, généralisé le télétravail. Le fait que nous ayons, dans cette période si compliquée, un si beau projet et une si belle course fait que cela est très bien perçu par nos collaborateurs. Par extension, nos courtiers partenaires, qui ne sont pas salariés mais distribuent nos produits, sont vraiment ravis de vivre cette course et cela développe un sentiment de fierté. »
Comment vivez-vous ce Vendée Globe ?
JMS : « Je vis l’ascenseur émotionnel sur ce Vendée Globe et je le vis personnellement de façon très intense… Je suis la course en permanence et regarde à peu près tous les classements, y compris celui de 5 heures du matin ! Je suis breton et ai donc un rapport à la mer et à la course au large particulier, même si finalement, avant, cela était de façon assez éloignée. Là, je le vis de l’intérieur et je mesure chaque jour davantage à quel point cette course est compliquée et difficile. Je me rends également compte que c’est un apprentissage permanent pour Charlie, à la fois sur le plan matériel, météorologique ou encore mental… Il lui arrive beaucoup de choses même si on le savait avant le départ, là on le vit quotidiennement et concrètement. Nous passons par des moments avec beaucoup de joie, à des moments où nous avons peur pour lui, où nous craignons pour le bateau, même si APIVIA est d’une très bonne fiabilité. Mais, personnellement, je le vis vraiment de manière très intense… »
Avez-vous certains temps fort de cette édition déjà en mémoire ?
JMS : « Oui… Le premier moment qui me reste en mémoire est le contournement de la tempête Thêta où je m’étais posé quelques questions, quand je voyais certains bateaux prendre le cœur de la tempête et Charlie avoir cette posture conservatrice. J’ai toujours eu une extrême confiance en Charlie – et si je m’interroge, c’est pour mieux comprendre – et j’ai ensuite beaucoup mieux compris sa position et son choix ! La descente le long du Brésil lui a donné raison et a mis en valeur certains soucis techniques rencontrés ensuite sur d’autres bateaux. Après, d’un point de vue émotionnel, évidemment la découverte d’un vrai problème sur APIVIA avec la cale basse du foil a été un moment fort car il aurait pu remettre en question la poursuite de la course. Cela a été un moment particulier… Ce que je retiens surtout, c’est que ce Vendée Globe est vraiment une course qui n’est pas celle que tout le monde attendait avec des conditions météorologiques particulières, avec moins de glisse et plus de régate à ce stade de la course. Avoir une dizaine de bateaux à moins d’une journée de mer les uns des autres est assez extraordinaire. Nous ne sommes pas sur la course que nous imaginions tous il y a quelques mois. Et, c’est cela qui est d’ailleurs passionnant à suivre. C’est ce qui fait que l’ascenseur émotionnel est… quotidien ! »
Est-ce que Charlie vous étonne sur ce Vendée Globe ?
JMS : « Il ne m’étonne pas complétement car il reste fidèle à lui-même, mais je suis vraiment impressionné et étonné par son sang-froid. Il a su également mettre de côté sa nature de régatier, pour parfois mettre en valeur son côté bon marin. Il alterne ses deux façons d’être et il en ressort une grande sérénité. Cela met également en évidence la qualité de sa préparation. C’est un garçon qui est fait complétement pour cette course et qui sait faire face aux éléments et aux problèmes. Il sait également se concentrer sur sa propre route, sans regarder ce que font les copains et puis, il y a d’autres moments où c’est l’esprit régate qui prend le relais. Mais, je trouve et je sens qu’il a déjà mûrit et gagné en maturité après ses 70% de course. »
Vous êtes également partenaire d’une équipe de rugby avec le Stade Rochelais, trouvez-vous des valeurs communes à ces deux mondes, ou alors des valeurs complémentaires importantes à valoriser pour Apivia ?
JMS : « Ce sont deux sports différents. Mais, les valeurs que nous recherchons sont liées à l’engagement sportif et nous les retrouvons des deux côtés. En rugby, nous avons une équipe qui est sur le terrain et sur le bateau, nous avons un skipper avec une équipe qui n’est pas loin. On a une grosse différence visible, mais au-delà de cela, on retrouve cette notion d’équipe, qui est si importante pour Apivia. Ensuite, ce sont deux sports où la visibilité n’est pas la même pour nous. Pour le rugby, c’est un engagement qui est à l’origine très local sur La Rochelle, parce que c’est notre territoire d’origine. D’ailleurs, nous avons également un partenariat avec le Stade Niortais, peut-être moins connu car pas dans le Top 14, mais qui correspond également à nos ancrages locaux. Nous retrouvons, de fait, des valeurs assez communes entre la voile et le rugby. »
En tant que partenaire d’un bateau, est-ce que la course est à la hauteur de vos espérances ?
JMS : « Ce Vendée Globe est à la hauteur de nos espérances même si, pour être tout à fait honnête, nous avons un regret avec la période d’avant-départ qui a été très écourtée à cause de la crise sanitaire. Sur le plan des retours médias et de la visibilité que l’on mesure régulièrement, on ne peut être que satisfaits très clairement. Maintenant, tout cela est lié au fait que Charlie tienne les positions de tête depuis, quasiment, le départ de ce Vendée Globe. Cette visibilité est liée clairement à sa performance. »
Vous êtes à l’heure d’un moment fort pour votre mutuelle, celui de la fusion entre Apivia et Macif mutualité , est-ce que le Vendée Globe vous permet de mettre encore plus de cohésion entre les équipes ?
JMS : « C’est ce que l’on souhaite vraiment au travers de ce projet et c’est notre objectif premier. Nous sommes dans un contexte très particulier où rassembler les équipes est compliqué. A tel point qu’imaginer un accueil collectif de Charlie aux Sables d’Olonne à son arrivée est aujourd’hui encore un gros point d’interrogation… Mais, il est vrai que Charlie est parti des Sables d’Olonne le 8 novembre sous les couleurs d’Apivia et la fusion n’a été officialisée que le 26 du même mois. De fait, Charlie va revenir fin janvier dans un nouveau contexte qui est Apivia. Je rappelle que cette fusion est le fruit d’Apivia et de Macif mutualité, deux mutuelles internes au Groupe Macif. Notre objectif, et c’était le cas avant son départ, est d’associer progressivement les collaborateurs d’Apivia, qui portent déjà le projet depuis deux ans, aux collaborateurs de Macif mutualité, pour constituer ce nouveau collectif de 1 400 salariés. »