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[DANS L’ŒIL DE…] SABINE QUINDOU

[DANS L’ŒIL DE…] SABINE QUINDOU
vendredi 08 janvier 2021

[DANS L’ŒIL DE…] SABINE QUINDOU

Réalisatrice des vidéos API’Kids (projet pédagogique Apivia Voile), Sabine Quindou en est également la marraine du projet. Le projet API’Kids aujourd’hui, ce sont 200 enseignants inscrits, soit plus de 3 000 enfants, et 25 000 visites sur la partie API’Kids du site Apivia Voile, dont des parents ou des enseignants qui demandent à recevoir des informations. Pour mémoire, Sabine a présenté de 1999 à 2012 l’émission « C’est pas sorcier » sur France 3 avec Jamy Gourmaud et Frédéric Courant. Apivia Voile, API’Kids, les enfants, le Vendée Globe, ses valeurs pédagogiques… Rencontre et regard sur ces vidéos qui sont un véritable succès !

À vos yeux, quelles sont les valeurs pédagogiques importantes à valoriser au travers du Vendée Globe ?

Sabine Quindou : « L’aventure ! Il se trouve que là, nous avons à faire à des aventuriers de l’extrême, mais qui ne sont pas pour autant des personnes qui mettent leur vie en danger de manière inconsidérée. Ils ne font pas des choses improbables. Là, Charlie fait quelque chose d’extrême, dans le sens où il est en train de faire un tour du monde en solitaire sans assistance, mais pour lequel il s’est incroyablement bien préparé. Il a appris à naviguer, à se nourrir, à dormir… donc sa préparation a rendu cette aventure possible. Pour une néophyte comme moi, c’est évidemment un truc de dingue. Il est donc parti pour vivre l’aventure et expérimenter toutes les compétences acquises. Ce que je défends, c’est que l’aventure est au coin de la rue, elle est au niveau de chacun. Alexandre Poussin, qui est le parrain d’APIVIA, dit que sa première aventure a été de prendre son vélo pour aller à l’autre bout de la ville. C’est juste accepter de sortir de sa zone de confort, accepter de développer ses compétences, accepter de voir comment fonctionne son corps… Regardons Charlie, il n’a pas de pensées limitantes. Il ne passe pas son temps à se dire : Est-ce que je suis capable de faire ça ? Est-ce que je vais pouvoir ? Non, il élimine tout cela. Aussi, faîtes du sport, méditez, réfléchissez… il y a plein de portes pour se débarrasser de pensées limitantes. Et puis sortez de votre zone de confort, regardez toutes les compétences que vous avez et regardez celles que vous pouvez acquérir en fonction de votre plaisir et de vos envies… Et alors, vous pourrez tout faire dans la vie. Pour moi, en-dessous d’API’Kids, il y a tout cela. Et le Vendée Globe, c’est un formidable support, car vous êtes dans l’aventure. »

Est-ce que le Vendée Globe permet de faire passer certains messages spécifiques ?

SQ : « Avec le Vendée Globe, vous réunissez tout, car vous une très belle histoire à proposer aux enfants. On a avec Charlie et via le projet API’Kids, quelqu’un qui devient le personnage d’une histoire. Le « héros » est jeune, c’est son premier Vendée Globe, très vite il prend la tête de la course et puis, terrible, il casse… Il répare et repars et revient deuxième de la course… C’est juste fabuleux ! Il faut savoir que, en ce qui concerne les enfants de primaire, il y a beaucoup de conditionnements qu’ils n’ont pas encore. Ils sont « tout neuf, tout frais » si je peux me permettre. Ils se racontent des histoires dans lesquelles il n’y a pas de limite. Ils sont des chasseurs de dragons, des plongeurs sous-marins, des astronautes… De fait, c’est un magnifique public qui n’a pas de pensées limitantes et qui vit beaucoup au présent. Regardez dans les spectacles d’enfants, ils ne sont pas à se demander : Est-ce que cela vaut le prix que j’ai payé ? Est-ce que je suis bien installé ? Non, ils sont là et prêts à recevoir le message qu’on va leur donner. Il y a beaucoup la notion de plaisirs. Et, au travers de cette aventure, qu’est-ce que l’on peut apprendre comme enseignements ! Cela permet à l’enseignement de ne pas être déconnecté de toute forme de réalités et d’être appliqué à une situation de vie. On ne peut pas demander mieux ! »

Quels messages sont importants à faire passer auprès des enfants avec ces vidéos ?

SQ : « Ce qui a été génial, c’est que Charlie a été disponible pour la réalisation de ces vidéos. Charlie a accepté d’être filmé et de participer au projet. Et, on voit que c’est un jeune homme passionné par la navigation, qui est arrivé à ce niveau d’excellence pour s’engager dans une telle aventure. Mais, ce jeune homme fait face à des problèmes de base : il va falloir qu’il mange, il va falloir qu’il dorme et il a fallu qu’il étudie également. Il a fait des maths, il sait construire un bateau, il comprend la météorologie, la navigation… On voit donc à travers Charlie qu’il a développé un certain nombre de valeurs. Mais, en même temps, Charlie reste un jeune homme accessible et avec qui on peut échanger comme avec un cousin, un tonton ou un papa. On voit donc, et pour les enfants c’est important, que c’est un homme qui a tout mis au service de sa passion et donc, cela permet de mettre en avant des valeurs comme apprendre, trouver dans l’enseignement et dans l’école, l’objectif, l’envie de persévérer. Vous n’apprenez pas des maths, juste pour apprendre des maths… Vous allez apprendre des maths parce que cela vous permettra, peut-être, de mieux comprendre la météorologie. Il faut chercher quelle aventure vous avez envie de vivre… Et l’école sert à cela. »

Quelle est la vision des enfants concernant Charlie, l’aventurier ?

SQ : « Charlie n’a pas l’impression de faire quelque chose, il l’est. Il n’est pas dans le faire, il est dans l’être. On ne peut pas être expert et ne pas le faire dans le plaisir. Cela change fondamentalement la donne… Et les enfants perçoivent très bien tout cela parce qu’ils sont prioritairement dans l’être, et non dans le faire. Un aventurier comme Charlie, c’est comme un grand enfant qui s’amuse, à l’extrême ! Comme un enfant qui va se raconter être un Ironman ou un Avenger. Du coup, ils se reconnaissent très vite en Charlie car en plus, il est sympa, il parle simplement et il est accessible… Du coup, ils se sont vite reconnus dans lui. Ensuite, côté aventure, un Vendée Globe vaut largement un Star Wars ! »

Les marins sont aussi d’incroyables observateurs des mers. Est-ce que les enfants sont sensibles au sujet de l’environnement ?

SQ : « Ils sont hyper-sensibles à cela car cela relève du bons-sens. Je pense qu’ils ne comprennent pas comment nous en sommes arrivés là… Ils ne comprennent pas pourquoi ils peuvent voir une cannette par terre par exemple, alors qu’il y a des poubelles partout. Ils ont du mal à comprendre. Aussi, je n’imagine pas un marin qui ne soit pas préoccupé par la préservation de cet environnement. Et avec la voile, ce mode de propulsion, il y a plein de valeurs à mettre en avant. En fait, avec API’Kids, notre fil conducteur était : prenez soin de vous et prenez soin des océans et de votre environnement ! Cela va ensemble. »

Est-ce que les enfants ne sont pas un public potentiellement plus difficile et plus exigeant que les adultes ?

SQ : « L’avantage avec les enfants, c’est que si vous n’êtes pas cohérents, ils vous le disent tout de suite. Cela est très cohérent pour eux de faire attention à soi, de faire attention à ce que l’on mange, de faire attention à l’air qu’on respire, de faire attention à ne pas polluer notre environnement pour vivre bien. Ils ont une forme de rationalité et sont très au présent. Cela donne, de fait, un public génial, plein de curiosités, avec mille et une questions à poser. »

Comment choisit-on les thèmes et les travaille-t-on ?

SQ : « J’ai beaucoup aimé déjà toute la collaboration qui a été mise en place autour de ce projet. Aussi, nous avons travaillé en collaboration avec Marion Daury, enseignante en école primaire et Alexia Bosserelle Chargée de projet Apivia Voile. L’idée globale était de satisfaire l’ensemble de nos objectifs respectifs. Aussi, les thèmes viennent assez facilement et nous avons travaillé sur le pôle Découverte du monde et le pôle Découverte de soi. Il était important de suivre une ligne éditoriale claire qui était : Prenez bien soin de votre santé et prenez soin de votre environnement pour bien profiter de votre vie et vous verrez que les portes de l’aventure vous seront ouvertes, que ce soit faire un tour du monde la voile ou aller à l’autre bout de la ville en bicyclette. Et du coup, nous avons traduit tout cela en quatre films, autour de ces thèmes-là. Je tiens à souligner que j’ai réellement apprécié de travailler avec Apivia car, à aucun moment, on ne m’a demandé de promouvoir des produits, mais bien de défendre des valeurs avec lesquelles j’étais parfaitement en phase. Et cela aussi était très intéressant de savoir que, aujourd’hui, nous pouvons aussi travailler librement autour de vraies valeurs ! »