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Des divergences dans l’air en approche du Cap Vert ?

Des divergences dans l'air en approche du Cap Vert ?
LUNDI 15 NOVEMBRE 2021

Des divergences dans l’air en approche du Cap Vert ?

Les heures et les classements se suivent sur la Transat Jacques Vabre, mais ne se ressemblent pas. Notamment en tête de flotte des monocoques IMOCA où la compétition océanique prend souvent les allures d’une régate en baie. Après une semaine de course sur l’échiquier atlantique, tout se joue dans les réglages fins pour gagner le moindre pouième de vitesse sur des trajectoires d’une précision chirurgicale, mêlant stratégie au long terme et tactique rapprochée. Un petit jeu qui n’est pas pour déplaire au duo d’APIVIA qui apprécie à sa juste mesure de jouer des coudes aux avant-postes.

« Après sept jours de course, on constate qu’on ne va pas très vite sur la route ! Une semaine pour rejoindre le Sud des Canaries depuis Le Havre en IMOCA ce n’est pas très rapide. La situation météo est très particulière sur l’Atlantique. Mais la course en est d’autant plus intense avec des nombreux changements de bord, beaucoup de manœuvres. On a une bonne vitesse dans la majorité des conditions. Sans surprise, on retrouve des adversaires coriaces, qui naviguent très bien. Et comme prévu, on a le droit à une super régate ! » détaille Charlie.

Une bataille en instantané

« Il y a pas mal de changements de leader depuis ce week-end. Un coup LinkedOut, un coup Charal, et un coup nous ! Ça bataille dur sur l’Atlantique… Et toujours aux plus hautes vitesses possibles dans les conditions qu’on rencontre, puisqu’on vient de faire une pointe à 24,6 nœuds. Ça bombarde ! » ajoute le skipper d’APIVIA qui profite des conditions dominicales, dans un bon flux de vent (18-20 nœuds de nord-est) sur une mer plate, pour progresser au pas de charge en direction du Cap Vert. « De naviguer aussi proches les uns des autres à trois bateaux, cela nous permet de comparer en permanence notre cap et notre vitesse et de voir en instantané nos gains et nos pertes. Plus que de la motivation, cela nous apporte avec Paul de la matière pour pousser APIVIA au maximum. »

Café allongé sur fond de régate corsée

Ce lundi est déjà un autre jour sur cette Transat Jacques Vabre. Sur le plan d’eau, le vent a molli et la flotte connaît un très net resserrement en termes de distance au but, avec six IMOCA qui se tiennent désormais en 80 milles, quand le 7e concède 240 milles. Pourtant, les bords de « speed-test » avec des bateaux à vue de la veille ont cédé le pas à des choix de route divergents entre les protagonistes de tête qui pointent à tour de rôle en première ligne du classement. Entre l’archipel de Cap Vert et le passage à venir du Pot-au-noir qui rentre d’ores et déjà en ligne de compte, l’heure de faire des choix et d’abattre ses cartes a visiblement sonné sur l’océan peu enclin à ouvrir une voie royale aux duos engagés. Le jeu des options est ouvert entre ceux – à l’image de Charal, qui privilégient une route au plus proche des côtes africaines -, et APIVIA qui progresse plus au large. Visiblement Charlie et Paul se laissent encore la possibilité d’aborder l’archipel du Cap Vert, réputé pour ses accélérations et ses dévents, par le Nord, le Sud ou l’intérieur. De quoi encore maintenir le suspense, en mer comme à terre, sur le parcours de cette Route du Café qui s’allonge et se corse à l’entame de cette deuxième semaine…