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Du tout au rien… pour APIVIA

Du tout au rien… pour APIVIA
SAMEDI 12 décembre

Du tout au rien… pour APIVIA

Une avance qui fond comme neige au soleil, un tassement de la flotte favorisé par de meilleures conditions météo pour les poursuivants, une dépression en début de semaine qui a obligé à s’écarter de la route idéale, des zones de vent absent à traverser… APIVIA n’a pas été à la fête ces dernières 48 heures. « C’est le jeu ! comme dit Charlie. Mais l’essentiel est que je sois encore devant ». Explications…

Qui a dit que les mers du Sud étaient, systématiquement, synonymes de vents forts et de puissantes déferlantes ? Après ce début de semaine violent où APIVIA et Charlie cherchaient la pédale de frein, voilà que le vaste anticyclone des Mascareignes a pris ses aises et distille au gré de son humeur, deçà delà, des petites bulles de vent faible. Et si Jean-Yves Bernot le soulignait hier (lire Dans l’œil de…) : « Il n’y a pas, ce que l’on appelle, de prime au premier pour le moment », force est de constater que cela se confirme encore et toujours. 194 milles d’avance sur Thomas Ruyant (LinkedOut) et 297 milles sur Yannick Bestaven (Maître CoQ) jeudi matin 9h00, 134 milles d’avance et 161 milles vendredi matin 9h00 et 73 milles et 80 milles ce samedi 9 heures… « Hier, j’ai vu mon avance fondre à vue d’œil explique Charlie ce matin. J’ai traversé une zone de molle. Cela faisait un moment que je l’avais repérée sur les cartes et je ne savais pas trop comment l’aborder. L’éviter faisait faire un énorme détour. Sur le papier, j’avais moins de 8 nœuds de vent dedans. J’ai eu des phases à 3 nœuds. Ça a été compliqué à gérer… J’avance en même temps que le vent rentre. Derrière, c’est plus établi avec un angle un peu meilleur. Je pense que l’hémorragie est un peu stabilisée, mais elle n’est pas complètement jugulée, il y a des chances pour que je continue à perdre quelques milles encore quelques temps. C’est comme ça ! ».

Oui, Charlie a perdu de son avance au gré des pointages et butte, impuissant, dans des zones de vent plus faible. Oui, les vitesses d’APIVIA jouent les montagnes russes et ont varié de 3 (5,6 km/h) à 23 nœuds (42,6 km/h) hier et dans la nuit. Il faut bien voir que si les poursuivants naviguent dans le même système météo, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Prime d’ailleurs à ces derniers qui bénéficient de plus de pression et reviennent, remarquablement, sur les deux premiers. Deux premiers qui ont été également forcés et contraints de parcourir plus de milles pour venir se recaler sur la route et sur la ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique) australienne, à cause de ce décalage dans le Nord opéré en début de semaine pour minimiser les affres de la dépression secondaire. Un recalage qu’APIVIA a poussé encore plus loin que LinkedOut, puisque Charlie a plongé toujours plus Sud-Est de 80 milles.

Antoine Carraz (Directeur Technique d’APIVIA) développe : « Il y a eu deux explications à ces petites pertes de vitesse : tout d’abord, Charlie a eu besoin de se reposer après la dépression de mardi et mercredi. Il est passé de rafales à 55 nœuds à 10 nœuds de vent. Il a fallu aussi brasser pas mal de voiles, faire le check du bateau, le remettre en ordre de marche normal pour ces nouvelles conditions. Ensuite, il a connu un enchainement météo qui n’était pas optimal. Quand il a empanné jeudi après-midi, il n’a pas eu beaucoup de vent et puis, ensuite, il est tombé dans une zone de molle. Et, on constate que le vent revient par derrière… Quand APIVIA était à 30° de la route dans de la molle, les autres étaient sur la route 10 nœuds plus vite. Cela revient vite au classement, c’est assez normal… ». Moins de vent devant et plus de route à parcourir : rien d’étonnant à ce que les écarts se réduisent. Inutile de dire que si d’habitude, dans les mers du Sud, on regarde dans le rétroviseur pour voir venir les systèmes dépressionnaires, là c’est bien la meute de poursuivants qu’il faut dorénavant surveiller.

Le mot à retenir :

Charlie Dalin (Skipper d’APIVIA) : « APIVIA est en pleine forme. J’ai vu que ça supputait… J’ai juste eu des problèmes techniques de « pas de vent ». C’est sûr qu’hier, quand je voyais les autres qui allaient à 19 nœuds et moi à 3 nœuds… Ça veut dire que tu perds 16 milles par heures… Et ça, c’est dur. Vu comment on se bat pour le moindre mille. C’est un peu dur à avaler. Mais la route est longue, la roue finira par tourner ».

Dimanche le cap Leeuwin, deuxième cap mythique des mers du Sud

Après ce douloureux recalage au Sud-Est et ces zones de vent absent vécus par Charlie, c’est un long bord tribord amure (vent venant de la droite) dans un vent de Sud-Ouest 15/20 nœuds qui attend APIVIA. Un long bord qui devrait perdurer jusqu’à dimanche : « Le vent va tamponner encore le long de la ZEA et cela ne va pas être simple explique Antoine Carraz (Directeur Technique d’APIVIA). Même si les conditions autour de 20 nœuds sont un peu l’idéal pour ces bateaux-là, cela ne sera pas aussi reposant que ça avec pas mal de petites variations de vent. Cela devrait avancer tout de même, car il n’y aura normalement pas trop de mer et les bateaux ne devraient pas trop être sollicités ». Un long bord qui certes ne sera pas parfaitement rectiligne, mais qui longera la zone de glaces australienne et qui offrira à APIVIA, logiquement en milieu de journée dimanche, son deuxième cap mythique des mers du Sud : Leeuwin. Un nouveau cap dans tous les sens du terme puisque se profile à l’horizon, un nouvel océan, après cet Indien bien compliqué… « Naviguer devant un front avec pas trop de mer : c’était ce dont rêvait Charlie avec APIVIA dans l’océan Indien poursuit Antoine. Manque de pot, Charlie n’a jamais eu ces conditions-là. Elles ont été exceptionnelles sur cet océan Indien où il n’y a jamais eu de répit ! On sait que, de réputation, l’Indien est l’océan le plus dur à traverser… Et bien là, il a été fidèle à sa réputation ». Croisons les doigts pour que ce nouvel océan Pacifique, qui arrivera dans quelques jours, porte bien son nom !

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21 :

  • Date et heure de la news : mardi 12 décembre – 9h00
  • Classement : 1er
  • Avance sur le 2e : 73,16 milles (135,49 km)
  • Vitesse : 17,97 nœuds (33,28 km/h)
  • Cap : 95°
  • Distance à l’arrivée : 13 823,5 milles (25 881,3 km)