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Foils descente vers le Pot au Noir !

Foils descente vers le Pot au Noir !
MARDI 17 NOVEMBRE 2020

Foils descente vers le Pot au Noir !

APIVIA continue de croquer les milles et déploie ses « foils de géant »… 480,5 milles avalés sur les dernières 24 heures à la vitesse moyenne de 20 nœuds. Impressionnant ! Charlie accroche à son tableau arrière, une fois de plus, une des meilleures statistiques de la flotte et continue de peaufiner ses réglages à petits coups de barre et/ou de tours de winch pour suivre les variations de vent. 4e au classement ce matin de 9h00, APIVIA pourrait monter sur le podium avant la fin de journée.

Enfin !… Enfin, Charlie et APIVIA peuvent s’exprimer pleinement et le monocoque sur plan de Guillaume Verdier fait parler l’écume en accrochant, depuis plusieurs jours, les meilleures performances de la flotte. Vent bâbord amure (qui vient de la gauche), glissades ininterrompues plein Sud et speedomètre (compteur de vitesse) calé régulièrement à plus de 20 nœuds… Les milles défilent sous la coque, Les Canaries n’ont existé que sur la carte et l’archipel Cap-Verdien a été laissé 250 milles (463 kilomètres) dans l’Est hier. Charlie ne connaîtra pas les effluves des hauteurs de l’île de Santo-Antao, ni n’entendra les échos de cette Morna, si chère à Cesària Evora… Il faut en profiter car, c’est à pleines vitesses que se jouent les journées et les heures du moment. Et à ce jeu, APIVIA et Charlie mettent les bouchées doubles, le pied sur ce fameux accélérateur évoqué il y a quelques jours. Le foil sous le vent siffle, la quille vibre, la coque se soulève, les embruns déferlent sur le pont et la chaleur augmente, signe caractéristique de cet équateur qui approche.
Côté classement, APIVIA continue sa « remontada ». Après avoir affiché depuis plusieurs jours les meilleures performances de chaque classement, Charlie accroche encore ce matin la barre des 480 milles (889 km) parcourus en 24h00, et s’il reste toujours 4e au classement de 9h00, il est en passe de monter sur le podium avant ce soir, avant ce Pot au Noir qui se profile à l’horizon. Jean Le Cam, magnifique leader, puis 2e et 3e ce matin à cette presque mi-Atlantique, n’est plus qu’à 25 milles (46 km) de l’étrave d’APIVIA ce matin.

Prochains objectifs : traverser ce Pot au Noir à moins de 300 milles (555 km) dans l’étrave d’APIVA ce matin, attraper les alizés de Sud-Est et basculer la tête en bas dans l’hémisphère Sud. Magique programme.

Le mot à retenir

Charlie Dalin (Skipper APIVIA) : « Le Pot au Noir est un petit peu moins fort en ce moment. Il n’a pas l’air mal, et semble assez facile pour l’instant… Là, je ne l’ai jamais vu aussi cool sur les fichiers en tous les cas. La route des précédents jours fait que je suis très Ouest et je ne suis pas habitué à être si Ouest pour aborder un Pot au Noir. On a toujours l’impression que cela va aller et quand on s’approche, il grossit… On en sera plus maintenant dans les prochaines heures ! ».

Le Pot au Noir, kesako ?

Orages violents, chaleur et taux d’humidité oppressants, pluies diluviennes, calmes stressants, grains épisodiques, houle persistante… Oui, le Pot au Noir – ou de son petit nom scientifique ZCIT pour Zone de Convergence Inter-Tropicale – reste un cauchemar permanent pour tous les marins du globe. Et si aujourd’hui, les capacités de déplacement des monocoques 60 pieds Imoca dernière génération sont loin devant les vaisseaux du XVIIIe siècle qui pouvaient y rester englués plusieurs jours, il n’empêche que tous les skippers du Vendée Globe phosphorent à l’approche de cette zone sous haute surveillance. Il faut savoir que cette bande équatoriale où se rencontrent et s’entrechoquent les alizés de l’hémisphère Nord et ceux de l’hémisphère Sud se situe entre 3 et 8 degrés de latitude côté Afrique, et au niveau de l’équateur côté Brésil. Une sorte d’entonnoir, de l’Est vers l’Ouest, que tous les marins se doivent de traverser le plus vite possible pour entrer dans ce monde où l’on navigue « la tête en bas ». Ce passage obligé tant redouté, vous l’aurez compris, est déjà dans la tête de Charlie qui est en train de placer son APIVIA, là où il y a – potentiellement – le moins de chemin à parcourir entre les deux hémisphères. L’idéal : garder une vitesse constante. Le compromis : ralentir. L’échec : s’arrêter. Pour cela, si de nombreuses statistiques existent quant à cette fameuse porte d’entrée et de sortie, Charlie va également télécharger des images satellites des masses nuageuses sur cette zone, pour venir se positionner idéalement par rapport à celles-ci. Il va devoir également amadouer les grains et les anticiper, réduire la toile pour mieux en envoyer ensuite, scruter l’horizon et l’océan à l’affût de la moindre risée, ne « dormir que d’un œil » et surtout… ne pas voir un concurrent de devant s’échapper au gré d’un grain favorable. Car, si paradoxalement, on abat plus de milles et de kilomètres dans la brise, c’est dans le petit temps que l’on peut créer de gros écarts comme de revenir au contact… Et ça, Charlie le sait !

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21

  • Date et heure de la news : mardi 17 novembre – 9h00
  • Classement : 4e
  • Distance au premier : 153,63 milles (284 km)
  • Vitesse : 19,84 nœuds (36,74 km/h)
  • Cap : 172°
  • Distance à l’arrivée : 21 829,7 milles (40 438,6 km)