« Le stress fait partie du jeu »
Le stress est l’ennemi de notre santé, on nous le rabâche à juste titre. Pourtant, il est indispensable à notre survie, car il nous place en hypervigilance face au danger, et en capacité de pouvoir y répondre.
Tout organisme agressé subit un déséquilibre biologique et s’adapte pour résister à l’agression. S’il est soumis à une exposition stressante pendant trop longtemps, il s’épuise, devient plus faible et finit par mourir. Cette définition du stress, introduite par l’endocrinologiste québécois Hans Selye, dans les années 30, a ensuite évolué au point de passer dans le langage courant, parfois avec un sens un peu flou. En psychologie, le stress est la réponse subjective d’un individu face à un événement ou un environnement menaçant son bien-être, voire sa vie. Subjective car le danger peut être réel ou supposé : pour Charlie Dalin, l’état de stress peut être provoqué par une collision ou une blessure pendant une course en solitaire, ou par la vue d’une image météo prévisionnelle qu’il considère comme un danger potentiel à anticiper.
Face à un danger réel immédiat, ou un événement ressenti comme une menace, la riposte est un stress aigu qui consiste en une sollicitation de tout le corps et une forte mobilisation psychique : accélération de la fréquence cardiaque sous l’effet de l’augmentation de la sécrétion d’adrénaline, le sang se rue dans les muscles, la sécrétion de cortisol entraîne un surplus d’énergie et des émotions négatives comme la peur et l’anxiété surgissent. Impossible à prévenir, le stress nait d’un déséquilibre réel ou d’un sentiment de déséquilibre entre l’événement et les ressources disponibles pour les affronter. Une grande variabilité individuelle existe dans les réponses de stress : on ne sait effectivement pas tous réagir comme James Bond face au danger, ni même comme Charlie face aux vagues. En alerte maximum, le skipper focalise l’attention sur la situation (hypervigilance), l’évalue rapidement et prépare la réponse adaptée. Bien géré, le stress peut sauver la vie. Mais ses répétitions peuvent finir par épuiser l’organisme et exige du sportif de mettre en place des méthodes telles que la sophrologie ou l’autohypnose pour récupérer rapidement. Pour Charlie, « le stress fait partie du jeu ».
Les réactions physiologiques et psychologiques en chaîne qui se produisent dans une situation de stress peuvent être si fortes qu’elles impactent parfois durablement le comportement des personnes confrontées, en particulier, à une situation de danger de mort. On parle alors de stress post-traumatique. Mais le stress quotidien, ou plutôt l’accumulation de micro-stress, que nous subissons régulièrement, est lui aussi délétère à long terme. C’est de ce stress chronique dont on vous parle sur apivia-prevention.
Texte : Jean-Christophe Moine