Mise à blanc d’APIVIA pour la saison 2021
L’arrivée du Vendée Globe digérée, l’Imoca APIVIA rentré à bon port il y a plus un mois, l’équipe technique n’a pas perdu de temps. Elle travaille depuis maintenant plusieurs semaines pour remettre le bateau à pied d’œuvre. Un chantier de fiabilisation qui devrait durer 2 mois et demi pour une mise à l’eau planifiée en mai prochain. Le point sur la situation avec Jean Yves Gau, Boat Captain du team APIVIA.
Premier constat : après 80 jours en mer, hormis la cale de foil, il n’y a aucune casse importante à signaler sur le bateau. Contente d’avoir « récupéré le bébé », comme le dit Jean-Yves Gau, l’équipe technique est désormais mobilisée sous l’œil aguerri de son Boat Captain : « Mon métier c’est d’être responsable du bon fonctionnement du bateau, qu’il soit toujours parfait et fiable. Je dois être polyvalent, tout maîtriser à bord. »
La première étape de ce chantier d’hiver, qui devrait prendre fin début mai, consiste à tout démonter et tout vérifier. Si la casse de cale basse est le problème majeur rencontré par APIVIA au cours de son tour du monde, cela ne l’empêchera pas de passer un check up complet : électronique, accastillage, safran… il ne restera plus rien à bord, si ce n’est la coque. Pour mettre le bateau à nu, le technicien composites démonte les foils, les cales des foils, tout le système de barres… En somme, tous les éléments du bateau qui sont fixés entre eux avec des vis par exemple, et non collés avec de la résine. Le responsable électronique s’occupe de retirer tous les appareils de pilotage, les ordinateurs, les câblages… des instruments omniprésents à bord d’un IMOCA. La responsable gréement, quant à elle, retire l’intégralité des bouts et de l’accastillage. Même le moteur qui sert à rentrer et sortir du port et recharger les batteries du bord fait l’objet d’un contrôle approfondi et méticuleux. Toutes ces pièces vont partir en révision chez leurs fabricants. Pour Jean-Yves Gau, la complexité des IMOCA implique que « désormais, il y ait des directeurs techniques dans tous les domaines. »
La coque a été passée aux ultra-sons. Cette étape est comme une échographie pour bateau. Elle permet de voir si les tissus de carbone sont propres ou déchirés par endroit et si le carbone et l’âme (sandwich de composites qui constituent la coque) sont encore solidaires partout. Dans le cas d’APIVIA, aucun problème majeur n’a été détecté.

Ce travail minutieux est indispensable pour le bon fonctionnement du bateau. Cette mise à blanc est aussi l’occasion pour l’équipe d’apporter de multiples améliorations suite aux retours d’expérience de Charlie sur le Vendée Globe. Par exemple, la question de la cale de foil a été étudiée de très près. Elle sera donc installée autrement dans le puit afin d’augmenter les coefficients de sécurité pour ne plus être confronté à ce problème. Les techniciens vont pouvoir s’attarder sur les détails afin de rendre le bateau toujours plus performant. En effet, après avoir fait corps avec APIVIA pendant presque 3 mois, Charlie connaît chaque recoin de l’IMOCA par cœur. Il connaît ses forces et ses faiblesses, et a donc dressé une longue joblist avec différentes modifications à apporter. Et il veille au grain ! Depuis la mise à terre du bateau, il est très présent sur le chantier et donne son avis sur de nombreux éléments, travaillant main dans la main avec l’équipe technique.
Pas de changements radicaux prévus donc. Même si la principale course de la saison est une course en double, l’ergonomie du bateau ne va pas être modifiée. Le principal objectif du chantier est de fiabiliser le bateau pour que Charlie puisse le pousser encore plus loin en vue de ses prochaines courses et notamment la Transat Jacques Vabre où il mettra son titre en jeu en fin d’année. Le rendez-vous est donc pris en mai, pour découvrir les nouvelles performances d’un APIVIA au top de sa forme.