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Pas de répit pour APIVIA

Pas de répit pour APIVIA
MERCREDI 2 DÉCEMBRE 2020

Pas de répit pour APIVIA

Sacré premier face-à-face de 36 heures entre APIVIA et cette première dépression australe ! L’Océan Indien a pris des allures de route mal pavée avec des vents de 40 nœuds (74 km/h), des rafales à 45 (83 km/h) et des creux de 6 à 7 mètres. Charlie a courbé l’échine tout en veillant à garder un cap/vitesse performant. 

Cette entrée dans l’Océan Indien sera à marquer dans les annales du Vendée Globe 2020. Entre l’incroyable sauvetage de Kevin Escoffier (PRB) réalisé par le non moins incroyable Jean Le Cam (Yes We Cam) dans la nuit de lundi à mardi et cette première dépression qui a balayé la tête de la flotte pendant 36 heures, l’actualité a été intense et a marqué les esprits ! Mais, malgré les coups de boutoir d’un vent de Sud-Ouest de 40 nœuds avec des rafales à plus de 45 le tout dans des vagues de 6 à 7 mètres, APIVIA et Charlie ont réussi à progresser sur la route, affichant hier fin de journée 16,88 nœuds de vitesse pour un VMG (Velocity Made Good) de… 16,27 nœuds. En décodé et en français compréhensible pour tous, cela signifie que Charlie a progressé à 0,61 nœud près sur la route idéale par rapport au but à atteindre. Une progression d’APIVIA que l’on peut qualifier d’exemplaire, compte-tenu des conditions difficiles.

Rappelons que cette dépression qu’il était impossible d’éviter ou de contourner a cueilli APIVIA dès lundi après-midi, avant le passage de la longitude du Cap de Bonne-Espérance pour se terminer hier, fin d’après-midi. Une dépression qui s’est renforcée et creusée à l’approche du continent africain, tout en se déplaçant d’Ouest en Est, « offrant » si l’on peut dire, à APIVIA toute la panoplie de vent associée. Le but : progresser dans l’Est coûte que coûte en faisant le dos rond et en adaptant la progression du foiler aux conditions rencontrées. Car, si on peut imaginer, pour le néophyte, que mettre un bateau à sec de voile dans le coup de vent est la solution, il n’y a rien de plus terrible que de le laisser à la merci des vagues et des déferlantes.

En effet, c’est ce fameux bon sens marin qui doit prendre le relais en adaptant le mieux possible la voilure à la force du vent, à la puissance de la mer, tout en calmant les ardeurs du puissant monocoque. « Charlie n’avait pas de possibilité de contourner ou d’éviter cette dépression, il fallait y aller explique Antoine Carraz, Directeur Technique d’APIVIA. Il y est allé safe et cela s’est plutôt bien passé. Il s’en sort bien et le fait d’avoir un peu d’avance, lui a permis de lever le pied. Je pense que Thomas (Ruyant sur LinkedOut) a également levé le pied… Le vent est monté petit à petit, et Charlie a progressivement réduit sa surface de voile. Il a oscillé entre grand-voile seule à trois ris et J3 (petite voile d’avant prévue pour le gros temps) devant pour reprendre de la vitesse quand il le pouvait. En fait, il faut arriver à trouver le bon rythme avec les bonnes voiles. Et cela, ce n’est pas évident car sur ce type de bateau, le plus dur, c’est justement de ne pas aller trop vite dans des conditions qui ne le permettent pas… ».

Aussi, force est de constater, à la vue des pointages et des trajectoires suivies, que Charlie a géré la situation en bon marin, puisqu’il maintient son avance sur Thomas Ruyant (LinkedOut) à plus de 232,56 milles (430,7 km) ce matin, 9 heures.

Le mot à retenir

Antoine Carraz (Directeur Technique d’APIVIA) : « Les événements (le sauvetage de Kevin Escoffier sur PRB par Jean Le Cam sur Yes We Cam !) ont fait prendre aussi conscience à tout le monde que le plus dur finalement, ce n’est pas de gagner la course, mais avant tout de la terminer. Aussi, dans ce type de moment-là, ce qui est important c’est de préserver le bateau et de faire attention à toi. »

« Cela s’enchaine beaucoup au niveau des dépressions… »

Dépressions, dans ces contrées, ne devraient s’écrire systématiquement qu’avec un S… En effet, lorsqu’une première se termine, c’est pour mieux laisser la place à une seconde. « Cela s’enchaine beaucoup au niveau des dépressions à venir… poursuit Antoine. Il y en a beaucoup et la visibilité à quinze jours, même si cela va évoluer, montre que les conditions ne vont pas être faciles. Dans deux, trois jours cela va revenir… Peut-être un peu moins fort pour APIVIA si Charlie arrive à reprendre un rythme plus élevé en vitesse. Il est vrai que là, il y avait jusqu’à 45 nœuds… C’est beaucoup par rapport à ce que l’on connaît de par chez nous. Après, c’est un peu la moyenne des vents dans les dépressions d’ici et, ce n’est que le début ! ».

Ambiance et bienvenue dans cet Océan Indien, qui est aussi surtout mal pavé comme le rappelle le Directeur Technique d’APIVIA : « L’océan Indien est souvent plus casse-bateaux que l’océan Pacifique car il y a beaucoup de courants qui se rencontrent. Et c’était le cas pour APIVIA hier et avant-hier avec ce courant des Aiguilles à négocier. Charlie s’est retrouvé dans une zone où c’était une sacrée marmite ! Il s’en est très bien tiré et je suis sûr qu’il a beaucoup appris au contact de cette première dépression. Il sait ce qu’il faut faire et cela lui sera fortement utile pour les autres à venir ».

Repères APIVIA Vendée Globe 2020/21

  • Date et heure de la news : mercredi 2 décembre – 9h00
  • Classement : 1er
  • Avance sur le 2e : 232,56 milles (430,7 km)
  • Vitesse : 18,21 nœuds (33,72 km/h)
  • Cap : 88° 
  • Distance à l’arrivée : 17 049 milles (31 574,75 km)